McGill dirige des fouilles archéologiques à Verdun

La Maison Nivard-De Saint-Dizier, à Verdun, repose sur le plus grand site archéologique datant de la période archaïque découvert sur l’île de Montréal. Une équipe de l’Université McGill y effectuera des fouilles pendant huit semaines cet été afin de tenter de retrouver des artéfacts témoins des diverses périodes d’occupation du site, laquelle remonte à au moins 4 500 ans. Le tout sera ouvert au public, qui pourra même s’initier à certaines opérations, comme le nettoyage des artéfacts.
L’équipe de McGill effectuera des fouilles dans quatre tranchées creusées sur le site de la Maison Nivard-De Saint-Dizier, près du parc George-O’Reilly, à Verdun.
L’équipe de McGill effectuera des fouilles dans quatre tranchées creusées sur le site de la Maison Nivard-De Saint-Dizier, près du parc George-O’Reilly, à Verdun.

Le public pourra rencontrer les chercheurs et même s’initier à certaines des opérations effectuées sur le site

La Maison Nivard-De Saint-Dizier, construite en 1710 à Verdun sur le bord du fleuve par la Congrégation de Notre-Dame, est un bel exemple de l’architecture rurale du début du régime français. Des fouilles archéologiques effectuées entre 2005 et 2011 ont révélé que le bâtiment reposait sur le plus grand site archéologique datant de la période archaïque découvert sur l’île de Montréal. On y a trouvé plus de 16 000 artéfacts, témoins d’une occupation amérindienne qui remonte à au moins 4 500 ans.

Pendant huit semaines cet été, McGill y effectuera de nouvelles fouilles. Le projet a été officiellement lancé le 13 juin par Manon Gauthier, conseillère de Verdun et membre du comité exécutif de la Ville de Montréal responsable notamment de la culture, du patrimoine et du design, en compagnie du maire de Verdun, Jean-François Parenteau. Il bénéficie d’un soutien financier de 200 000 $ de la part de la Ville de Montréal et du ministère de la Culture et des Communications du Québec.

« Le site a été occupé ou du moins utilisé pratiquement sans arrêt depuis, notamment parce qu’il se trouve à l’entrée des rapides de Lachine », explique Jennifer Bracewell, étudiante au doctorat en archéologie à l’Université McGill. « Lorsqu’on arrivait par le fleuve, à l’époque, on devait forcément emprunter la terre une fois arrivés ici. De plus, le fait que le site fasse partie d’un parc et était autrefois un terrain agricole a favorisé sa préservation », explique-t-elle.

Jennifer Bracewell dirigera une équipe de 15 étudiants en archéologie de McGill et quatre spécialistes. « Nous allons creuser quatre tranchées de 4 mètres par 2 mètres chacune, près des endroits où on a retrouvé des objets lors des fouilles précédentes », explique-t-elle. En tout, le terrain de jeu des chercheurs s’étendra sur une superficie d’environ 110 mètres carrés. Les fouilles se poursuivront à l’été 2017.

En plus des activités de recherche, le projet prévoit des activités d’éducation et de diffusion. Ainsi, citoyens, camps de jour et visiteurs du Musée auront l’occasion de participer à cette initiative en mettant la main à la pâte tout en améliorant leurs connaissances. Ils pourront découvrir le monde de l’archéologie par la pratique et discuter avec les étudiants de l’école de fouilles. Ils pourront même expérimenter le tamisage et le nettoyage d’artéfacts.

« Lever le voile sur le patrimoine archéologique de Montréal, c’est comprendre notre ville, c’est apprendre à mieux connaître ceux et celles qui ont façonné son histoire, a affirmé Mme Gauthier. Au fil des ans, des initiatives visant spécifiquement le patrimoine archéologique permettent à nos concitoyens de découvrir et d’apprécier le patrimoine archéologique de leur ville. Les fouilles que nous lançons aujourd’hui à la Maison Nivard-De Saint-Dizier nous permettront d’en apprendre davantage sur ce que cache le plus grand site archéologique de l’île de Montréal. »

Par exemple, ces fouilles pourraient-elles aider à résoudre le mystère du Fort de Verdun, qui aurait été construit dans les environs pendant les années 1660 afin de protéger Montréal (et aurait également servi de poste de traite de fourrures)?

« Personne ne sait exactement où il se trouvait, explique Jennifer Bracewell, mais des traces de piquets en rangée ont été découvertes lors des fouilles précédentes. Nous allons donc poursuivre nos recherches là où on imagine que la rangée se poursuivait. Ce serait vraiment intéressant [d’en trouver d’autres]. »

L’École de fouilles 2016 sera ouverte du 27 juin au 15 juillet et du 25 juillet au 19 août. Pour connaître l’horaire détaillé ou obtenir des renseignements sur les autres activités de la Maison Nivard-De Saint-Dizier, consultez ce site.

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