Victimes de conflits

Dessin d'un ancien enfant-soldat de la Sierra Leone
Dessin d'un ancien enfant-soldat de la Sierra Leone

Nous entendons de plus en plus souvent parler des difficultés qu’ont les anciens combattants à reprendre une vie normale après avoir servi dans les forces armées. La professeure agrégée de service social Myriam Denov travaille avec d’anciens soldats dont la réintégration dans la société civile relève pratiquement du miracle.

La professeure Denov intervient auprès d’enfants de la Sierra Leone qui ont été à la fois acteurs et victimes de violence lors de conflits armés. Plusieurs d’entre eux ont été enlevés, enrôlés de force dans des groupes armés et sommés d’assassiner, de violer et de torturer des « ennemis », essentiellement des civils. Ces enfants, filles et garçons, ont souvent été drogués, devenant ainsi insensibles à la violence et au combat.

Depuis la fin de la guerre civile qui a ravagé leur pays pendant dix longues années, ces jeunes font face à « d’immenses problèmes de culpabilité et de honte, indique la professeure Denov. De nombreuses communautés les ont rejetés, et comme ils ne pouvaient pas rentrer chez eux, ils se sont réfugiés dans les villes où ils vivent cachés. »

Pour certains, la vie reste difficile. La professeure Denov, dont l’ouvrage Child Soldiers: Sierra Leone’s Revolutionary United Front sera publié en janvier 2010, a rencontré de nombreux anciens enfants-soldats. « J’ai découvert un bidonville à Freetown où des enfants des rues vivaient dans des conditions totalement abjectes; aucune famille, aucun système de soutien, aucune scolarisation. Ils restent attachés à des structures semimilitarisées, car c’est tout ce qu’ils connaissent. C’est absolument désespérant. »

Mais tout n’est pas sombre. « Les filles élèvent correctement les enfants nés du viol. Des jeunes se sont découvert de nouveaux créneaux. » Elle cite un groupe qui a créé une entreprise collective de taxi-moto et mis en place des syndicats. « Ils apprennent à utiliser des moyens politiques et à obtenir ce qu’ils veulent de manière non violente. De

quoi redonner espoir. »

Les travaux de la professeure Denov sont financés par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.

Nous entendons de plus en plus souvent parler des difficultés qu’ont les anciens combattants à reprendre une vie normale après avoir servi dans les forces armées. La professeure agrégée de service social Myriam Denov travaille avec d’anciens soldats dont la réintégration dans la société civile relève pratiquement du miracle.