Un laboratoire de musique qui traverse le mont Royal

Grâce à un partenariat entre l’Université McGill et l’Université de Montréal, une enceinte de recherche hybride nouveau genre verra le jour. Il ne s’agit pas ici de bâtir des laboratoires, mais bien de réunir deux salles, situées de part et d’autre de la ville, par la magie du numérique.
La salle multimédia de l’École de musique Schulich, située au sous-sol du Pavillon de musique Elizabeth Wirth, fait office de laboratoire pour le CRIMMT et de studio d’enregistrement fort prisé des orchestres.
La salle multimédia de l’École de musique Schulich, située au sous-sol du Pavillon de musique Elizabeth Wirth, fait office de laboratoire pour le CRIMMT et de studio d’enregistrement fort prisé des orchestres.

Grâce à un partenariat entre l’Université McGill et l’Université de Montréal, une enceinte de recherche hybride nouveau genre verra le jour. Il ne s’agit pas ici de bâtir des laboratoires, mais bien de réunir deux salles, situées de part et d’autre de la ville, par la magie du numérique.

Le Centre de recherche interdisciplinaire en musique, médias et technologie (CRIMMT), basé à McGill et qui regroupe des chercheurs de l’Université McGill, de l’Université de Montréal et de l’Université de Sherbrooke, s’est récemment vu attribuer une importante subvention pour rénover et réunir deux enceintes : la salle multimédia (SMM) du Pavillon de musique Elizabeth Wirth de l’École de musique Schulich de l’Université McGill et la salle Claude Champagne (SCC), salle de concert de l’Université de Montréal.

Lorsque tout sera en place, la SCC et la SMM seront unies dans un espace hybride physico-numérique aux possibilités expérimentales inédites. On pourrait, par exemple, relier l’auditoire et les artistes à un réseau de capteurs, puis faire écouter la même prestation à deux groupes de participants, l’un à McGill et l’autre à l’Université de Montréal. Les expérimentateurs pourraient même introduire des différences subtiles dans le rendu numérique et étudier l’effet obtenu en prenant comme point de comparaison le groupe témoin, assis dans la salle de concert. La nouvelle infrastructure favorisera la réalisation d’expériences où des artistes situés dans des lieux différents, parfois éloignés les uns des autres, s’unissent virtuellement le temps d’une prestation. Déjà, le CRIMMT a fait œuvre de pionnier en la matière dans le cadre du projet Open Orchestra, formation nouveau genre qui comprenait des musiciens en chair et en os, des enregistrements et des instrumentistes virtuels.

Réunir deux espaces d’exception

Bloc de ciment aux allures de « boîte noire », la SMM de quatre étages fait office de laboratoire pour le CRIMMT et de studio d’enregistrement fort prisé des orchestres depuis l’ouverture du nouveau pavillon, en 2005. Les rénovations comprennent l’installation d’un nouveau revêtement de sol, la pose d’éléments acoustiques amovibles de conception novatrice sur les murs et l’installation de systèmes acoustiques virtuels – qui conféreront à l’enceinte une grande souplesse acoustique en vue d’expérimentations diverses – ainsi que la mise en place d’une grille qui occupera tout le plafond et à laquelle les chercheurs pourront suspendre caméras vidéo, caméras de capture du mouvement, microphones et haut-parleurs.

La salle Claude Champagne de l’Université de Montréal est un lieu de diffusion grandement apprécié des mélomanes – elle peut accueillir un orchestre complet et un millier de spectateurs. Ce projet permettra de la doter d’infrastructures permettant la collecte de données et de matériel de pointe pour la régulation des paramètres acoustiques ou autres. Elle sera équipée de caméras qui capteront les mouvements des artistes sur scène sous divers angles ainsi que de microphones de grande qualité. Une régie aménagée à l’arrière de la salle servira de studio d’enregistrement. Enfin, logés dans un tout nouveau laboratoire adjacent, les chercheurs pourront écouter et analyser la musique émanant de la salle de concert.

Cette transformation est financée par la Fondation canadienne pour l’innovation, le gouvernement du Québec et le Fonds de recherche du Québec, ainsi que par des partenaires privés. « Cette subvention exceptionnellement généreuse vient s’ajouter à plusieurs autres subventions et octrois et porte à 14,5 millions de dollars les sommes consenties au CRIMMT depuis 2011 pour le financement de la recherche et des infrastructures. C’est une somme hors du commun pour un centre de recherche en musique ou en sciences sociales », fait remarquer Marcelo Wanderley, chercheur principal du projet et directeur du CRIMMT de 2011 à 2014.

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