Roderick Guthrie reçoit un prix Killam de 100 000 dollars

Comme de nombreux virtuoses, Roderick Guthrie peut faire remonter sa passion de toute une vie à un accident qui l’a confiné au lit. « J’étais un véritable fan du capitaine Hornblower et j’adorais fabriquer des maquettes de bateaux à voiles », se souvient le métallurgiste de McGill en se remémorant son enfance en Angleterre. « À 16 ans, j’ai imaginé que je pouvais fabriquer mon propre canon… lequel m’a littéralement arraché la rotule et m’a obligé à m’absenter de l’école pendant six semaines. Je devais écrire un essai sur les métaux. C’est un sujet qui m’a absolument fasciné. »

Son essai a remporté le concours de l’école et Roderick Guthrie est resté fidèle à sa passion pour la transformation des métaux à l’Imperial College de Londres, puis pendant 30 ans à McGill, où il vient de remporter un prix Killam en génie de 100 000 dollars, le plus prestigieux prix au Canada décerné en reconnaissance d’une carrière exceptionnelle en recherche.

Parmi ses autres accomplissements, le professeur Guthrie, directeur du Centre de transformation des métaux de McGill, a élaboré une technique qui a permis d’assurer le contrôle de la qualité pour un vaste éventail de produits dans le monde, de la canette de boisson gazeuse aux réfrigérateurs, en passant par les Boeing 747 et les voitures de haute performance.

Et que fera-t-il avec ce prix? « Rembourser les dettes que j’ai contractées avec mes subventions du CRSNG », sourit-il. « C’est en tout cas ce que le Service de la comptabilité a suggéré. Mais je l’utiliserai probablement pour rembourser mon hypothèque. »

Roderick Guthrie est l’un des 13 lauréats d’un prix Killam au sein de McGill. En moyenne, un prix Killam sur six a été décerné à un professeur de l’Université depuis 1981.