Réseaux de recherche stratégique : de la santé aux tremblements de terre

headway-medicalLe Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) finance neuf réseaux de recherche stratégique en appui aux priorités identifiées dans la Stratégie des sciences et de la technologie du gouvernement du Canada. Deux de ces initiatives auront leur quartier général à McGill : le Réseau de recherche stratégique du CRSNG en amélioration des technologies de l’information pour les applications en santé (ATIAS) et le Réseau canadien pour la recherche parasismique. Chaque réseau recevra cinq millions de dollars sur cinq ans.

Lorsque les Canadiens réfléchissent au système de soins de santé, « l’amélioration des technologies de l’information » n’est peut-être pas ce qui leur vient spontanément à l’esprit. Mais l’initiative ATIAS, dirigée par David Plant, professeur au Département de génie électrique et informatique, repose sur l’idée que la conception et le déploie ment d’infrastructures et de systèmes de communications inédits et sophistiqués peuvent améliorer l’efficacité et la rentabilité des soins.

Les chercheurs se pencheront essentiellement sur les communications sans fil, le réseautage, les logiciels, les technologies de localisation et les systèmes intelligents. « Les salles d’urgences en sont sans doute le meilleur exemple », explique le Pr Plant. « En donnant aux professionnels de la santé des informations rapides (dont des résultats d’examens radiologiques ou d’analyses sanguines) sur des plates-formes qui travaillent pour eux (ordinateurs portables, de poche, etc.), on les aidera à prendre de meilleures décisions. »

Le réseau comprend dix-sept chercheurs de sept universités canadiennes (McGill, Toronto, Ottawa, Waterloo, Laval, Calgary et Carleton). Huit organisations de soins de santé (Centre universitaire de santé McGill, Hôpital Mont Sinaï, Réseaux locaux d’intégration des services de santé de Simcoe Nord Muskoka, ministère de la Santé de l’Ontario, Centre des sciences de la santé Sunnybrook, Service de santé des soeurs de la charité d’Ottawa, Hôpital Saint-Michael et Réseaux locaux d’intégration des services de santé du Centre-Toronto) feront l’interface entre les cliniciens et les partenaires industriels, tels que TELUS-Emergis, RIM, Nortel, IBM et HInext.

Il y a fort à parier que les Canadiens sont moins préoccupés par les tremblements de terre que par la santé, mais pour le professeur de génie civil Denis Mitchell, l’on doit se préparer à cette éventualité.

Le 18 novembre 1929, un tremblement de terre d'une magnitude de 7,4 a causé un tsunami responsable d'environ un millieu de dollars en dommages et la mort de 28 personnes à Terre-Neuve.
Le 18 novembre 1929, un tremblement de terre d'une magnitude de 7,4 a causé un tsunami responsable d'environ un millieu de dollars en dommages et la mort de 28 personnes à Terre-Neuve.

« L’activité sismique est un problème très grave, soulignet-il. Il y a quelques années seulement, le Québec a connu des tremblements de terre importants, d’une magnitude de sept sur l’échelle de Richter. Il ne fait aucun doute qu’il y en aura d’autres. La seule chose que nous puissions faire pour nous protéger est de nous assurer que nos infrastructures résistent à ce type de catastrophes. »

Le Pr Mitchell dirige le Réseau canadien pour la recherche parasismique, dont le quartier général est à McGill. Ce réseau, dont les membres s’attachent à minimiser l’impact d’un séisme dans les principales villes canadiennes, est formé de 26 chercheurs des universités McGill, de Sherbrooke, d’Ottawa, Carleton, de Toronto, de Western Ontario et de Colombie-Britannique et de l’École polytechnique de Montréal.

La plupart de nos infrastructures ne sont pas adaptées à une éventuelle activité sismique et ne résisteraient pas à un tremblement de terre.

« Tout le problème est là, indique le Pr Mitchell. Il faut s’assurer qu’en cas de catastrophe, les ponts résistent et que les hôpitaux fonctionnent correctement. »

Les chercheurs cartographieront les principales villes à risque d’activité sismique afin de préciser les dangers auxquels certaines infrastructures sont exposées. Ils évalueront dans quelle mesure ces structures pourront résister à un tremblement de terre, avant de définir les travaux de réhabilitation à entreprendre.

Le CRSNG est une agence fédérale qui investit dans la science et la technologie au Canada. Il favorise les découvertes en appuyant chaque année quelque 28 000 étudiants universitaires et stagiaires postdoctoraux ainsi que plus de 11 800 professeurs dʼuniversité. Le CRSNG encourage lʼinnovation en collaborant avec1500 entreprises qui investissent dans la recherche postsecondaire et y participent.