Quelques données sur la recherche à McGill

Sir John William Dawson, principal de McGill de 1855 à 1893, a visité à de nombreuses reprises les falaises fossilifères de Joggins, situées en Nouvelle-Écosse.
Sir John William Dawson, principal de McGill de 1855 à 1893, a visité à de nombreuses reprises les falaises fossilifères de Joggins, situées en Nouvelle-Écosse.

Longtemps avant de devenir principal de McGill, et alors qu’il n’était encore qu’adolescent, Sir John William Dawson était déjà féru de géologie et piqué d’une insatiable curiosité. À la fin des années 1830, il s’était aventuré sur les « remarquables falaises » de Joggins, en Nouvelle-Écosse. Dans son autobiographie, Fifty Years of Work in Canada, Dawson évoque en ces termes cette expédition décisive : « Cette succession monumentale de couches stratifiées m’a stupéfié… et je m’intéressais au-delà de toute mesure aux couches de charbon exposées à flanc de falaise, et à tout ce qu’elles recelaient… aux multiples plantes fossiles qu’elles abritaient… le soir, je rentrais fourbu à la baraque des roctiers, mais les poches remplies de fossiles, ravi des connaissances que j’avais acquises. Mon enthousiasme pour la géologie a alors atteint des sommets inégalés ». Durant sa longue carrière, Sir Dawson retourna de nombreuses fois dans cette riche région, aujourd’hui connue sous le nom de falaises fossilifères de Joggins.

 Lors d'une visite sur le site, en 1853, Dawson a fait la découvertede fossiles du reptile Hylonomus lyelli, l'une des principales preuves soutenant que les reptiles, les oiseaux et les mammifères ont un ancêtre commun.
Lors d\’une visite sur le site, en 1853, Dawson a fait la découvertede fossiles du reptile Hylonomus lyelli, l\’une des principales preuves soutenant que les reptiles, les oiseaux et les mammifères ont un ancêtre commun.

À l’occasion d’une expédition à Joggins en 1853, Sir Dawson et le célèbre géologue Sir Charles Lyell ont découvert le plus vieux reptile connu parmi les fossiles, Hylonomus lyelli, apportant ainsi la preuve que les reptiles, les oiseaux et les mammifères ont un ancêtre commun. Cette découverte, ainsi que celle de nombreux amphibiens et forêts fossilisés datant de l’époque carbonifère (il y a environ 360 à 286 millions d’années), ont littéralement électrifié la communauté scientifique internationale et valu aux falaises de Joggins une mention dans L’Origine des espèces de Charles Darwin. L’étude des fossiles se poursuit encore aujourd’hui.

En juillet 2008, le Comité du patrimoine mondial a inscrit les falaises fossilifères de Joggins à la Liste du patrimoine naturel mondial de l’UNESCO. Le tronçon du littoral fait désormais partie d’un club exclusif et a joint les rangs de plusieurs joyaux comme la Réserve naturelle Gault de McGill, le Grand Canyon et la Grande Barrière. Robert Carroll, conservateur en paléontologie des vertébrés au Musée Redpath et professeur émérite au Département de biologie, a entrepris des recherches exhaustives sur les fossiles de Joggins en 1962. Ses travaux ont démontré qu’Hylonomus était, sans l’ombre d’un doute, très proche des ancêtres des reptiles et des mammifères modernes, apportant par le fait même l’argument principal ayant permis d’inscrire les falaises de Joggins aux sites classés par l’UNESCO. Durant sa longue carrière à McGill, le Pr Carroll a dirigé de nombreuses expéditions à Joggins, et plusieurs de ses étudiants ont publié des articles sur des spécimens qu’ils y ont trouvés.

« Les liens qui unissent McGill aux falaises de Joggins sont aussi étroits aujourd’hui qu’à l’époque de Sir Dawson », souligne le Pr Carroll. « Les fossiles de Joggins demeurent une découverte majeure pour comprendre l’évolution des vertébrés terrestres, et des ancêtres plus récents de l’homme. »


Financement de la recherche à McGill en 2006-2007 : 375,75 millions de dollars*

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*McGill et hôpitaux affiliés