Par Julie Fortier
Les honneurs se succèdent pour la Dre Ann Macaulay, professeure au Département de médecine familiale de la Faculté de médecine. Au cours des dernières années, elle a été nommée membre de l’Ordre du Canada et de l’Institut de médecine des États-Unis, notamment. En novembre, le Collège des médecins de famille du Canada lui remettra le prix de Chercheure de l’année en médecine familiale.
Les preuves de reconnaissance dont bénéficie la chercheure sont le fruit de décennies passées à faire avancer la médecine familiale, une discipline qui, en revanche, n’obtient pas toujours facilement les marques de prestige davantage réservées aux spécialités.
« Le nombre d’étudiants en médecine choisissant la médecine familiale est à la baisse partout, se désole la Dre Macaulay. Je trouve cela triste car il s’agit d’un travail tellement gratifiant. »
L’engagement d’Ann Macaulay s’est traduit par la mise sur pied, il y a 2 ans, de Participatory Research at McGill (PRAM), un centre qu’elle dirige au sein du Département de médecine familiale, dédié à la promotion de toute forme de recherche participative.
La recherche participative permet d’amener chercheurs, intervenants communautaires, décideurs et bénéficiaires à une même table et d’établir les paramètres d’un projet de recherche à partir de l’expertise de chacun. En étant davantage engagés dans le projet, les participants en apprennent plus sur le projet et ses résultats, ce qui favorise une meilleure application des connaissances.
« La recherche participative permet aux chercheurs d’en apprendre énormément sur la culture de la collectivité dès le départ, entre autres en leur indiquant qui aller consulter et sur quel aspect ou quelle méthode est la plus susceptible de fournir des résultats », explique la Dre Macaulay.
Le premier important projet qu’a lancé la Dre Macaulay – et celui qui l’a fait connaître – est un programme de prévention du diabète de type 2 développé en collaboration avec la communauté de Kahnawake dans les années 1990. Ann Macaulay a travaillé comme médecin de famille dans cette communauté autochtone pendant plus de 35 ans, attirée par une communauté dont les proportions lui rappelaient le milieu rural où elle avait fait ses premières années de médecine dans son Royaume-Unis natal.
Parallèlement à la création de PRAM, Ann Macaulay remarque que le Département de médecine familiale de McGill a également augmenté la présence des médecins de famille au sein du programme d’études des étudiants en médecine au cours des dernières années. Des efforts qu’elle applaudit.
« Le médecin de famille est au cœur de la santé du patient. Il connaît les ressources disponibles et est le mieux placé pour le référer selon ses besoins, incluant vers les spécialistes appropriés. »