Prenez ces deux placebos et rappelez-moi demain

Avant d’être professeur de psychiatrie et chercheur, Amir Raz était magicien : deux professions qui ne sont pas aussi différentes qu’on pourrait le croire. Dans le cadre des recherches qu’il mène à l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif, Amir Raz s’intéresse à la duperie et à la manière dont la physiologie est influencée par l’anticipation des patients. Il a récemment mené une enquête auprès de médecins et psychiatres de facultés de médecine du Canada et découvert qu’un répondant sur cinq a administré ou prescrit un placebo. L’étude donne à penser que les psychiatres canadiens sont également plus disposés que d’autres médecins à reconnaître les bénéfices des placebos. Par ailleurs, parmi les sujets interrogés, plus de 35 pour cent ont déclaré avoir prescrit des doses sous-thérapeutiques de médicaments.

« Bien que la plupart des médecins reconnaissent probablement les mérites cliniques des placebos, les directives et connaissances scientifiques limitées ainsi que les considérations éthiques constituent des obstacles à une discussion ouverte sur la meilleure façon dont nous pourrions réintroduire les placebos dans la pratique clinique », souligne le Pr Raz. « Cette enquête fournit un point de départ précieux pour des recherches plus approfondies sur la position des médecins canadiens à l’égard des placebos et de leur utilisation. »

Cette recherche a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et la Collaboration en neurosciences Oxford-McGill.