Nouvelle attaque contre la tuberculose latente

Asymptomatique, non contagieux, et pourtant, un tiers de la population mondiale (selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé) est atteint de tuberculose latente et court le risque de voir la maladie devenir active à tout moment. Véritables réservoirs ambulants de la tuberculose, ces sujets constituent le principal obstacle à l’éradication de la maladie.

Le traitement actuel de la tuberculose latente dure neuf mois et occasionne de nombreux effets indésirables. Mais une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) vient d’obtenir la plus importante subvention jamais octroyée par les Instituts de recherche en santé du Canada pour une étude clinique sur le traitement de la tuberculose latente. Son chercheur principal, le Dr Dick Menzies, directeur du Service de médecine respiratoire du CUSM, et ses collègues, les Drs Kevin Schwartzman, Andrea Benedetti et Madhukar Pai de l’Institut thoracique de Montréal du CUSM, utiliseront la subvention de 4,9 millions de dollars pour conduire une étude clinique internationale sur l’efficacité d’un médicament du nom de rifampine, actuellement prescrit pour le traitement de la forme active de la tuberculose. Pour obtenir des résultats statistiquement significatifs pouvant être généralisés à une population plus large, ce projet regroupera près de 6 000 patients pendant 28 mois. L’étude sera dirigée et coordonnée depuis Montréal, mais elle se déroulera dans des centres au Canada, en Arabie saoudite, au Brésil, en Corée, en Australie, au Bénin et en Guinée. Le traitement par rifampine ne dure que quatre mois, et les chercheurs ont déjà montré qu’il occasionnait beaucoup moins d’effets indésirables; si la rifampine se révèle aussi efficace que le traitement actuellement disponible pour la tuberculose latente, elle constituera une meilleure option pour les patients de populations pauvres et vulnérables et un meilleur outil pour combattre cette maladie tenace.