Musique et esprit

C’est câblé et bardé de capteurs que le chef d’orchestre Keith Lockhart est monté sur scène pour le concert du printemps du cycle de concerts familiaux de l’Orchestre symphonique de Boston. Câblé et bardé pour le son, il va sans dire.

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Dans le cadre d’une étude menée à McGill destinée à mesurer l’effet de la musique sur le cerveau humain, des chercheurs du Centre de recherche interdisciplinaire en musique, médias et technologie (CRIMMT) de l’École de musique Schulich ont demandé à Keith Lockhart de revêtir un gilet ultra-ajusté muni de capteurs pour enregistrer les battements de son cœur et les contractions de ses muscles. Cinq musiciens de l’orchestre étaient appareillés de la même manière, alors que 15 volontaires du public (adultes et enfants) portaient pour leur part de simples capteurs. De plus, 35 membres de l’auditoire ont enregistré leurs propres émotions en déplaçant un curseur de haut en bas durant le spectacle.

Cet équipement de pointe a permis d’enregistrer plusieurs réactions physiques qui devraient aider les chercheurs à savoir ce qui se passe dans la tête (et le corps) des musiciens et des membres du public pendant un concert.

« Le pouls et la transpiration sont des phénomènes corrélés à différents états émotionnels », explique Daniel Levitin, titulaire de la Chaire Bell en psychologie de la communication électronique et auteur du nouveau succès de librairie intitulé This is Your Brain on Music: The Science of a Human Obsession.

Cette étude devrait permettre de préciser l’aptitude des chefs d’orchestre à transmettre des émotions aux musiciens et, par les musiciens, au public. La deuxième partie de l’étude a pour sa part enregistré les réactions d’un groupe-témoin à la Salle de récital Tanna Schulich de McGill lors de la retransmission du concert. Les chercheurs avaient pour ambition de comparer les similitudes et les différences dans les réponses émotionnelles entre les auditeurs qui assistent à un concert en direct et ceux qui l’écoutent en différé.


Cette recherche a été financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, la Fondation canadienne pour l’innovation, le Fonds de la recherche sur la nature et les technologies, Valorisation-Recherche Québec et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.