Nombreux sont ceux qui entretiennent l’image du génie solitaire, qui, jour et nuit, s’attache à élucider les plus profonds mystères. La recherche exige en effet de longues heures de dur labeur et débouche parfois sur des percées. Et bien sûr, avoir un esprit vif et brillant peut certainement aider. Mais l’isolement n’est pas la marque de la recherche d’aujourd’hui.
Que nous parlions chimie, science économique, médecine ou génie, le travail d’équipe reste bel et bien le moteur de l’innovation. À McGill, nous savons que la collaboration entre les professeurs eux-mêmes et entre professeurs et étudiants forme le terreau sur lequel viendront germer de grandes idées. Sans compter que les partenariats de recherche ne s’arrêtent pas aux portes de notre campus.
Il y a des enjeux et des défis que les universités et les entreprises ne peuvent ni négocier, ni relever seules. Un projet de l’envergure du Grand collisionneur de hadrons en Suisse, jugé autrefois irréalisable, ne s’est matérialisé que grâce à la collaboration de 8 000 physiciens et de centaines d’universités de 85 pays (dont huit professeurs, quatre chercheurs postdoctoraux et assistants de recherche et sept étudiants aux cycles supérieurs de McGill), ce qui en fait probablement, à l’échelle mondiale, le plus grand projet d’infrastructure de recherche international et interinstitutionnel réalisé à ce jour.
L’objectif du groupe de partenariats du Bureau de la recherche et des relations internationales de McGill consiste à nouer, à l’échelle nationale et internationale, des collaborations qui, sans avoir l’ampleur de l’accélérateur de particules (comment d’ailleurs rivaliser avec une telle entreprise?), aideront à bâtir l’avenir.
Parfois, ces partenariats consistent à injecter un sang nouveau dans les veines de l’Université. McGill compte d’ailleurs quatre projets parmi les 40 propositions retenues pour la phase II du programme de Chaires d’excellence en recherche du Canada– dont le but est d’attirer au pays les meilleurs chercheurs au monde et de financer leurs travaux dans les domaines d’importance stratégique pour le Canada. Une visite du site Internet entièrement refondu d’en tête vous permettra de suivre l’évolution des projets présentés à ce titre (http://publications.mcgill.ca/entete/).
Parfois encore, il est davantage question de forger de nouveaux liens avec d’autres pays ou régions du monde. Le Partenariat d’innovation stratégique Canada-Californie, coadministré par ISTP Canada et l’Université de Californie – qui a pour but de transformer les projets de R-D présentant un intérêt industriel en nouveaux modèles de collaboration bilatérale – en est d’ailleurs la preuve. McGill se félicite d’être à la tête de cinq des quinze projets financés au Canada dans le cadre de cette structure, un palmarès qui témoigne du calibre de nos chercheurs. Notre université entend se servir de ces projets comme tremplin pour nouer de solides partenariats dans un cadre déjà considéré comme une véritable plateforme d’innovation technologique et environnementale. Nous approfondissons également notre collaboration avec RIKEN, l’un des plus grands organismes de recherche du Japon. Parmi les nouveaux projets conjoints McGill-RIKEN figurent notamment le Consortium FANTOM4 sur le contrôle des gènes chez les mammifères (dont la professeure de biochimie de McGill Josée Dostie est le seul membre canadien) et l’Initiative de recherche en biologie du développement de Paul Lasko, portant sur les mécanismes qui sous-tendent la médecine régénérative. Nous sommes persuadés qu’il s’agit là d’un partenariat durable et prospère avec l’un des fleurons mondiaux de la recherche interdisciplinaire.
Voilà pour demain. Et puis il y a les partenariats qui portent déjà fruit et dont rend compte ce huitième numéro d’en tête. Qu’il s’agisse de percer les mystères du cerveau humain (“Le cerveau, boîte à musique”) ou de réduire les pertes postrécolte (“De la Révolution verte au vert éternel”), les chercheurs de McGill s’appuient sur des partenariats pour piloter le changement. Car il ne faut pas oublier que derrière chaque avancée et chaque découverte, il y a une équipe hors du commun.
McGill peut à juste raison s’enorgueillir de ces nombreuses réalisations. Au cours de mon mandat à titre de vice-principal, j’ai ressenti une immense fierté à aider à la création de plusieurs des partenariats dont il est question en ces pages et c’est avec un vif enthousiasme que je m’intéresserai aux percées et aux innovations dont McGill sera l’auteure au cours des prochaines années.
Denis Thérien
Vice-Principal
(recherche et relations internationales)