En règle générale, les stratégies publiques en matière de recherche et d’innovation se
con cen trent sur la science, la technologie et l’innovation. Et à juste titre d’ailleurs, tant
il est vrai que les innovations d’aujourd’hui, dans des domaines comme l’énergie et
l’environnement, sont le terreau du bien-être et de la prospérité de demain. L’Université
McGill s’attache à mettre ses atouts au service de l’avancement des priorités du
gouvernement. Cette ambition est essentielle, et comme le magazine en tête le
démontre depuis cinq ans, les chercheurs mcgillois s’y emploient avec dynamisme et
succès.
Mais McGill ratisse plus large.
McGill est une université polyvalente qui possède de solides atouts en sciences, en
génie et en médecine; autant de disciplines qui cadrent habituellement avec les
priorités gou vernementales. McGill est par ailleurs formée de spécialistes en sciences
sociales, en lettres et sciences humaines ainsi qu’en droit. Profondément pluridisciplinaire,
l’Université est également le point d’intersection de plusieurs champs
d’études et a pour responsabilité de veiller à ce que ses programmes de recherche et
d’enseignement soient investis d’une véritable conscience sociale, de sorte que les
actions qu’accomplissent les personnes qui la composent ne contribuent pas
uniquement à sa prospérité économique, mais aussi à la création d’un monde plus
juste, plus stable et plus créatif.
Le Programme de santé mondiale de McGill, qui fait l’objet de l’article-vedette de
ce numéro, en est la preuve. Alliée à sa volonté de définir des normes de mieux-être
universelles, la vision holistique de la santé de ce pro gramme témoigne d’un
engagement fort en matière de responsabilité sociale, et nombre de projets qui en
découlent en sont de probants exemples. OEuvrer à la réinsertion sociale d’anciens
enfants soldats et leur prêter main-forte afin qu’ils puissent mener une vie normale estil
utile à l’économie? S’il ne fait aucun doute que des adultes en bonne santé soient par
le fait même plus productifs (comme en témoigne l’esprit entrepreneurial d’enfants
soldats de la Sierra Leone), le bien-fondé des initiatives déployées à l’intention de ces
enfants s’impose naturellement, car elles permettent d’améliorer le monde dans
lequel nous vivons.
McGill peut et doit agir sur ces deux fronts. Aujourd’hui, et plus que jamais
compte tenu des difficultés économiques actuelles, nos chercheurs continueront de
prendre part à des programmes conformes aux priorités stratégiques de l’économie du
Québec et du Canada. Parallèlement, McGill continuera d’appuyer le déploiement
d’initiatives menées en sciences sociales, d’en rendre compte et de cultiver la
responsabilité sociale de même que les valeurs culturelles et communautaires qui
définissent la citoyenneté mondiale.
Rima Rozen
Vice-principale par intérim
(recherche et relations internationales)