Les robots à la rescousse

IMAGINEZ DESCENDRE DANS LES PROFONDEURS D’UNE MINE OU BRAVER DES EAUX GLACIALES POUR GAGNER UN ICEBERG AFIN D’Y RECUEILLIR DES DONNÉES ENVIRONNEMENTALES. Perspective peu réjouissante pour les plus fortes constitutions, même pour les robots.

Comme ces derniers peuvent s’aventurer dans des lieux aux conditions extrêmes diffi ciles d’accès pour l’homme, un organisme récemment créé, le Réseau canadien CRSNG pour la robotique de terrain (RCCRT), vise à perfectionner la technologie robotique pour que ces machines puissent résister à des environnements hostiles, communiquer entre elles et se transmettre les données qu’elles recueillent.

Dirigé par GREGORY DUDEK, professeur d’informatique à l’Université McGill, le Réseau se concentre sur les applications de la robotique dans quatre milieux – sur terre, dans l’air, dans l’eau et dans les habitats humains (voir aussi page 23). En février, le projet a reçu cinq millions de dollars du Programme

de subventions de réseaux stratégiques du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).

La liste des contributions que peut apporter la technologie robotique aux entreprises humaines est fort impressionnante. Au sol, les robots peuvent circuler à la surface d’autres planètes, comme Mars, s’enfoncer dans les profondeurs d’une mine ou explorer un site contaminé. Les véhicules aériens sans pilote et les robots amphibies peuvent fournir des données cruciales sur les conditions aéronautiques et les sources de dangers aquatiques, comme les icebergs. Enfin, sur le plan humain, la robotique d’assistance pourrait être mise à contribution pour

améliorer la qualité de vie des personnes âgées.

Dans une conférence de presse à l’Université McGill, l’honorable Gary Goodyear, ministre d’État (Sciences et Technologie), a annoncé la nouvelle en soulignant la portée considérable de la recherche effectuée par le Réseau. « Les solutions novatrices mises au point par le professeur Dudek et d’autres chercheurs auront un caractère canadien tout à fait unique et apporteront au pays des avantages concrets », affirme le ministre, ajoutant en souriant : « vous comprenez maintenant pourquoi j’aime tant mon travail ».

« J’ai fabriqué ma première machine intelligente avec des boîtes d’allumettes et des billes, et j’ai tapé mon premier programme d’apprentissage sur une machine à écrire manuelle dans l’espoir de l’entrer un jour dans un ordinateur […]. C’est très gratifi ant de voir se concrétiser une vision que j’ai nourrie toute ma vie », conclut le professeur Dudek.

Le Programme de subventions de réseaux stratégiques du CRSNG est financé par Industrie Canada et permet d’appuyer des projets de recherche multidisciplinaire de grande envergure qui exigent

une collaboration entre les chercheurs universitaires et des organismes établis au Canada.