Le désir enflamme la femme aussi vite que l'homme

Le professeur de psychologie Irv Binik
Le professeur de psychologie Irv Binik

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université McGill révèle que l’excitation sexuelle se produit au même rythme chez la femme que chez l’homme, des conclusions qui prennent le contre-pied du bon vieux mythe. Le professeur de psychologie Irv Binik, fondateur et directeur du Service de thérapie pour les dysfonctions sexuelles à l’Hôpital Royal Victoria du Centre universitaire de santé McGill, a employé l’imagerie thermique pour calculer le temps qu’il fallait à des hommes et à des femmes pour atteindre le seuil optimal d’excitation. Munis de lunettes spéciales destinées à minimiser les distractions, les sujets regardaient des vidéos sexuellement explicites gracieusement fournis par l’Institut Kinsey, des messages publicitaires impersonnels sur le tourisme au Canada et des films humoristiques de Mr Bean. Pendant l’expérience, des caméras thermographiques orientées vers les organes génitaux des sujets évaluaient leur excitation sexuelle. L’étude marque le premier recours à une technologie – la même que celle utilisée pour les lunettes de vision nocturne – afin de mesurer la montée du désir. Traditionnellement, les chercheurs utilisaient pour ce faire des instruments qui nécessitaient un contact génital et une manipulation, une technique plutôt envahissante et dissuasive.

Les résultats montrent une différence statistiquement négligeable entre le temps moyen qu’il faut à des hommes pour atteindre une excitation maximale (664,6 secondes) et celui qu’il faut à des femmes (743 secondes). Selon la chercheuse et candidate au doctorat Tuuli Kukkonen, « cette étude aidera au diagnostic et au traitement de la dysfonction sexuelle chez la femme, comme le trouble de l’excitation sexuelle féminine, qui est mal compris ».


Cette recherche est financée par Pfizer Canada et le Conseil canadien de santé sexuelle pour hommes.