L'association IRM-échographie permet aux neurochirurgiens de mieux cibler leurs interventions

par Michael Bourguignon

Tal Arbel utilise une sonde d'échographie sur un cerveau artificiel pour tester les algorithmes élaborés dans le laboratoire d'imagerie médicale.
Tal Arbel utilise une sonde d’échographie sur un cerveau artificiel pour tester les algorithmes élaborés dans le laboratoire d’imagerie médicale.

S’il est vrai que la mégascience nécessite des collaborations étendues, les partenariats à plus petite échelle peuvent eux aussi permettre de grandes avancées. Sur ce point, la Pre Tal Arbel du Centre de recherche sur les machines intelligentes, qui s’efforce d’améliorer la précision des chirurgies cérébrales, ne nous contredira sûrement pas.

Cette professeure de génie électrique de McGill travaille de concert avec le Dr Louis Collins, directeur du Laboratoire de recherche en neurochirurgie guidée par l’image à l’Institut neurologique de Montréal (INM), pour combiner l’ultrason et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) afin de guider les chirurgiens pendant les interventions complexes.

Au cours d’une intervention chirurgicale, le cerveau enfle et peut parfois se déplacer de cinq centimètres, si bien que les images obtenues avant l’intervention perdent de leur utilité pour guider et renforcer la précision du geste chirurgical. Dans le but de résoudre ce problème, la Pre Arbel a élaboré un système d’imagerie multimodal qui permet d’établir une concordance entre les images obtenues par ultrason pendant l’intervention chirurgicale et les clichés IRM obtenus avant celle-ci, de manière à corriger le geste en fonction du déplacement du cerveau. Ce système permet aux chirurgiens d’obtenir des images par résonance magnétique à jour pour guider le geste chirurgical.

« Jamais personne n’avait cherché à intégrer cette forme de technique de vision artificielle à la neurochirurgie auparavant », précise la Pre Arbel, qui s’attend à ce que les chirurgiens de l’IMN commencent à expérimenter ce système d’orientation au cours des prochains mois.

« Cela accroîtra largement la précision et l’efficacité de la chirurgie cérébrale », souligne Louis Collins, qui ajoute que le processus devrait permettre de mieux protéger le tissu sain des coups de scalpel et de réduire les complications postopératoires ainsi que les traumatismes pour les patients.


Les recherches de la Pre Tal Arbel sont subventionnées par la Fondation canadienne pour l’innovation, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada dans le cadre d’une subvention à la découverte, et Projets de recherche concertée sur la santé, une initiative conjointe des Instituts de recherche en santé du Canada.