Joelle Pineau

Joelle Pineau dans son laboratoire du Pavillon de génie McConnell, le 26 mai 2011. Photographie : Owen Egan

En 2002, Joelle Pineau participait à un projet multi-universitaire du nom de Nursebot, dont le but était de concevoir des systèmes d’aide à la mobilité robotisés pour les résidents de maisons de retraite. Ce projet a amené la chercheuse à réfléchir aux innombrables façons dont les interactions hommes-robots peuvent améliorer la vie de personnes handicapées, notamment celles à mobilité réduite. Il y a cinq ans, la professeure agrégée d’informatique de McGill (et codirectrice du Laboratoire raisonnement et apprentissage) a entamé une collaboration avec l’équipe du Pr Paul Cohen de l’École polytechnique de Montréal. Chaque partie possède des spécialités complémentaires : Joelle Pineau s’intéresse aux algorithmes de codification, alors que l’École polytechnique se concentre sur l’ingénierie. Aujourd’hui, leur collaboration porte sur un nouveau « fauteuil roulant intelligent » qui détecte les obstacles et peut utiliser des plans préprogrammés pour naviguer de manière autonome sur certains terrains. Encore au stade de prototype, ce fauteuil intelligent sera un jour utile aux milliers de Canadiens qui se déplacent en fauteuil roulant motorisé. De plus, comme il est programmable et muni d’un système de reconnaissance vocale, il ouvre de multiples horizons aux nombreuses personnes qui n’ont pas les aptitudes cognitives suffisantes pour utiliser un fauteuil roulant motorisé traditionnel. À compter de cet automne, les chercheurs entreprendront un projet pilote Place Alexis Nihon, au centre-ville de Montréal. Ce projet vise à déterminer dans quelle mesure le fauteuil permet un déplacement autonome dans un centre commercial et répond aux besoins et intérêts de son utilisateur. (Ces expérimentations sur le terrain s’inscrivent dans le cadre d’un projet plus vaste, qui utilise le centre commercial comme « laboratoire vivant de réadaptation » pour explorer les difficultés des personnes handicapées en ce qui concerne l’inclusion sociale et la participation. Ce laboratoire vivant est une initiative multi-universitaire du Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Grand Montréal, codirigé par la professeure de McGill Eva Kehayia.) « Notre création se distingue des autres fauteuils roulants intelligents, car nous lui avons fait subir un test clinique. Nous avons en effet utilisé le Wheelchair Skill Test (un test permettant d’évaluer les habiletés en fauteuil roulant, mis au point par des chercheurs de l’Université Dalhousie) pour quantifier les performances des utilisateurs, selon différents scénarios. Cette étroite collaboration avec des personnes en situation clinique a permis à ce projet de connaître une évolution très rapide, soit en l’espace de quatre ans seulement. »

Ces travaux bénéficient d’une subvention de recherche et développement coopérative du CRSNG et du soutien de Sunrise Medical, un fabricant de matériel médical. Le projet « Laboratoire vivant de réadaptation », Place Alexis Nihon, est financé par le Fonds de la recherche en santé, dans le cadre du programme Projets de développement stratégique novateurs, en partenariat avec Homburg Invest Inc.