Gouverner sans danger

Lorsque le Titanic a fait naufrage en 1912, scellant le destin de 1 500 de ses passagers, ce n’était pas et de loin le premier navire à être la proie d’icebergs qui dérivent sur les eaux de l’Atlantique Nord. Et malgré toutes les améliorations apportées à la sécurité maritime depuis, les navires risquent encore d’entrer en collision avec ces monstres glacés et silencieux.

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En collaboration avec des scientifiques du Centre d’hydraulique canadien du Conseil national de recherches du Canada et du Service canadien des glaces d’Environnement Canada, Stuart Savage, professeur émérite de génie civil, a participé à l’élaboration d’un modèle informatique permettant de mieux prédire le mouvement des icebergs après leur séparation des imposants glaciers du Groenland.

Nourri de données sur les courants océaniques, la configuration des vents et les caractéristiques de l’iceberg lui-même, ce modèle devrait aider les capitaines de navires à éviter les surprises désagréables; le programme sera également utilisé pour gérer les icebergs à proximité des plateformes de forage pétrolier. L’essai mené sur les Grands Bancs a montré que le modèle était au moins 30 pour cent plus précis que les techniques de prévision actuelles.

Les progrès réalisés dans la conception de navires et les systèmes de navigation rendent de plus en plus invraisemblable un naufrage comme celui du Titanic. Toutefois, fait remarquer Stuart Savage, les icebergs demeurent une menace pour les navires et les plateformes de forage en haute mer. « Même un morceau de glace de cinq ou six mètres de diamètre peut causer des dommages importants », souligne-t-il. « Nous souhaitons empêcher la probabilité d’une collision ou d’un déversement de pétrole avant même que le danger ne soit réel. »


Cette recherche a été financée par le Programme de recherche et de développement énergétiques de Ressources naturelles Canada et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.