Lorsqu’une technologie est trop avancée pour obtenir le soutien de sources de recherche (notamment d’organismes gouvernementaux de financement), sans toutefois être suffisamment développée pour attirer des investisseurs souhaitant conclure un partenariat ou un contrat de licence, on dit qu’elle se trouve dans la « vallée de la mort ». Comme l’indique une étude qu’a fait paraître en 2008 le Centre d’études avancées sur les politiques publiques économiques et juridiques Phoenix, le secteur privé n’est pas prêt à assumer la gestion d’activités de recherche bénéficiant d’un soutien public, car cela semble nuire au processus d’innovation. Par conséquent, les universités déploient des trésors de créativité afin de combler ces écarts de financement.
Parmi ces initiatives, mentionnons une structure récemment mise en place, l’Excellerateur Montréal, un partenariat à but non lucratif entre l’Université McGill et l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill. L’objectif de l’Excellerateur est d’accélérer la traduction de solutions médicales en diagnostics cliniques et traitements expérimentaux. Cela devrait ouvrir la voie à la commercialisation de découvertes révolutionnaires et rehausser la valeur qui leur est associée à l’égard de la propriété intellectuelle. L’Excellerateur Montréal fournira une expertise à l’égard des questions réglementaires et établira des relations avec des organisations de recherche sous contrat aptes à gérer les étapes qu’une découverte est appelée à franchir – essais cliniques et de validation – et à en déterminer la viabilité commerciale. L’Excellerateur soutiendra les investisseurs en chapeautant les projets, les essais de validation ainsi que le développement des affaires et s’efforcera de concrétiser les idées.
L’on trouve des initiatives similaires ailleurs, dont le Centre de recherche et de développement de médicaments en Colombie-Britannique, le Fonds d’accélération technologique de l’Université Harvard, le Centre Von Liebig de l’Université de Californie à San Diego, le Centre Deshpande du MIT, Imperial Innovations et Hadasit Bio-Holdings.
Heureusement, les responsables de l’élaboration de politiques secondent les universités à cet égard. Au Canada, les organismes de financement public placent cet objectif au rang de leurs priorités, notamment par le biais des Centres d’excellence en commercialisation et en recherche, du Programme de démonstration des principes des IRSC, du Programme de recherche IRSC/Rx&D, du Programme De l’idée à l’innovation (INNOV) du CRSNG et du Programme de soutien à la valorisation et au transfert du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation.