Et vous plongez dans un profond sommeil…

Selon la première des Trois Lois de la robotique édictées par Isaac Asimov, « un robot ne peut porter atteinte à un être humain ». Peut-être bien, mais des chercheurs de l’Université McGill ont conçu un anesthésiste automatisé capable de gentiment vous assommer.

McSleepyMC administre des médicaments d’anesthésie générale et en surveille les effets, sans aucune intervention manuelle. Ce nouveau système a tout récemment réalisé la première anesthésie entièrement automatisée au monde sur un patient qui devait subir une néphrectomie partielle, une opération de trois heures et demie visant à retirer une tumeur au rein, en laissant intacte la partie saine de l’organe.

« Depuis cinq ans, nous travaillons sur des systèmes en circuit fermé dans lesquels les médicaments sont administrés, leurs effets constamment surveillés et les doses ajustées en conséquence », explique le Dr Thomas Hemmerling, professeur agrégé en anesthésie et directeur du groupe de recherche sur les technologies intelligentes appliquées à l’anesthésie composé d’anesthésistes et de scientifiques et d’ingénieurs biomédicaux. McSleepy « pense comme un anesthésiste, analyse les données biologiques, adapte constamment son propre comportement et va jusqu’à reconnaître les déficiences du système de surveillance. »

La différence est que McSleepy peut calculer les doses médicamenteuses appropriées pour chaque étape de l’anesthésie, et ce, de façon plus rapide et plus précise que ne le ferait l’humain.

Pourtant, McSleepy n’est pas prêt à faire cavalier seul lors d’une opération avant long- temps. Ce système automatisé aide l’anesthésiste de la même façon qu’une transmission automatique aide l’automobiliste. Ce faisant, l’anesthésiste peut se concentrer davantage sur d’autres aspects des soins aux patients, comme la surveillance de la fonction respiratoire et de la circulation. McSleepy peut également communiquer avec des assistants numériques personnels, ce qui permet à l’anesthésiste de pratiquer une chirurgie en salle d’opération, tout en surveillant l’état d’un patient en salle de réveil.

Le Dr Hemmerling estime qu’il faudra probablement encore deux ans pour perfectionner le système avant d’en faire la commercialisation, d’ici cinq ans.


Cette recherche a été financée par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.