« Le Canada est en milieu de peloton, affichant des résultats solides. » Telle est la conclusion de l’État des lieux qu’a dressé en 2008 le Conseil des sciences, de la technologie et de l’innovation (CSTI) dans un rapport qui évalue la performance du pays. Le CSTI précise par ailleurs que l’amélioration de la performance du Canada nécessitera « un effort concerté et coordonné des entreprises, de l’enseignement supérieur, des gouvernements et des institutions sans but lucratif de notre pays ».
Effectivement.
L’Organisation de coopération et de développement économiques classe le Canada pratiquement au dernier rang au chapitre de la collaboration entre les secteurs privé et universitaire, loin derrière la Finlande, la Suède et la Belgique, et même l’Islande, le Portugal et la République slovaque. Le rapport du CSTI indique que les principales sources d’information des entreprises novatrices du Canada sont leurs clients, leurs fournisseurs et les salons commerciaux, et non les universités, même si la part des établissements d’enseignement supérieur canadiens spécialisés en R.-D. s’établit à 34 pour cent, soit 10 milliards de dollars. Il importe de remédier à cette absence de dialogue si le Canada souhaite transformer ses investissements et ses atouts en une meilleure compétitivité.
Bien que l’Université McGill possède un solide palmarès de collaborations avec l’industrie (et de fait, le principal article de ce numéro d’en tête se penche sur les remarquables recherches qui ont abouti à de nombreux projets novateurs et réussis), il y a encore beaucoup à faire.
Nous sommes à transformer notre portefeuille de recherche afin qu’il reflète le dynamisme de nos partenariats et rationaliserons nos services aux chercheurs de sorte de mieux tabler sur les occasions qui nous sont offertes, qu’elles soient liées au gouvernement, à l’industrie ou au secteur universitaire. Et nous prenons des mesures proactives comme en témoigne le récent Carrefour BioTransfert (voir page 22) qui permet à des chercheurs de calibre mondial de présenter leurs découvertes aux investisseurs et partenaires du secteur privé.
Il ne fait aucun doute que nous avons les talents pour réussir. J’en veux pour preuve nos trois nouveaux lauréats du Prix Killam : Philippe Gros, Wagdi Habashi et François Ricard, et notre nouveau boursier Killam, Robert Brandenberger. Ou Brenda Milner, pionnière en neurosciences cognitives, qui a été nommée Grand Officier de l’Ordre national du Québec. Ou nos deux nouveaux boursiers Steacie, Andrew Hendry et Karim Nader. Et je pourrais poursuivre longtemps cette énumération. Il nous appartient de miser sur la transversalité de sorte que nous puissions nous concentrer de manière stratégique sur les talents que nous possédons afin de leur permettre de donner la pleine mesure de leur immense potentiel, tant il est vrai que le milieu du peloton n’est pas la place qui nous est destinée.
Denis Thérien
Vice-principal (recherche et relations internationales)