Des protéines mises en cause dans plusieurs maladies

Des chercheurs de McGill sont enfin parvenus à mettre au jour le mécanisme qui contrôle la synthèse de la protéine bicaudale-C chez la drosophile. La bicaudale-C est l’un des quelque 77 pour cent de gènes intervenant dans diverses maladies humaines, dont on trouve un équivalent chez la drosophile. Cette découverte devrait faire avancer la compréhension de la polykystose rénale, du cancer et de la déficience mentale chez l’humain.

Menée par Paul Lasko, directeur du Département de biologie, de concert avec ses collègues de McGill et du Centre national de la recherche scientifique en France, l’étude a fourni la preuve que la protéine bicaudale-C contrôle la quantité que l’acide ribonucléique (ARN messager) peut synthétiser et, de ce fait, affecte le développement de l’embryon chez la drosophile. Une carence en protéine bicaudale-C chez la drosophile femelle produit des embryons à deux postérieurs, sans portion antérieure, alors qu’une surexpression produit des embryons sans postérieur. Chez les mammifères, la protéine équivalente joue un rôle dans l’apparition de la polykystose rénale. Chez la grenouille, cette protéine est nécessaire au développement rénal embryonnaire.

Aucune étude n’a encore été menée sur l’équivalent de la protéine bicaudale-C chez l’humain. « Nous espérons que nos travaux aideront les chercheurs qui étudient le gène humain correspondant à repérer le même type de fonction et à isoler les ARN qui interviennent dans le développement rénal », souligne le Pr Lasko. « Cette protéine est aussi largement liée à celle qui est responsable du syndrome de l’X fragile, la forme la plus courante de déficience mentale », a-t-il ajouté.

Les résultats de cette étude ont été publiés dans le numéro de novembre de Developmental Cell.


Cette recherche a été financée par l’Institut national du cancer du Canada.