Des os… branchés à une imprimante à jet d'encre

 Selon Jake Barralet, les imprimantes à jet d'encre sont d'excellents outils de greffe osseuse.
Selon Jake Barralet, les imprimantes à jet d’encre sont d’excellents outils de greffe osseuse.

Les greffes osseuses contraignent les médecins à faire appel à la céramique ou à prélever de la matière osseuse sur d’autres sites donneurs. Mais un jour, tout ce qu’ils auront à faire sera de mettre leur imprimante à jet d’encre sous tension.

Un professeur de médecine dentaire de l’Université McGill a élaboré une technique qui fait appel à cette technologie des plus accessibles pour créer des os tridimensionnels en biocéramique.

« Bien que l’utilisation de cette technique en milieu hospitalier doive attendre, elle constitue une première étape importante vers un changement révolutionnaire en matière de greffe osseuse », indique Jake Barralet, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biomatériaux ostéo-inducteurs. Le Pr Barralet, qui collabore avec des chercheurs de l’Université Laval et de l’Université de Wurzbourg en Allemagne, a pour ce faire mis à profit la technique de l’imprimante à jet d’encre et de l’impression couche par couche.

« Le procédé s’apparente à celui du tomodensitogramme, puisque l’image est générée une couche à la fois. Le résultat est tridimensionnel », souligne-t-il. « Plutôt que d’imprimer sur un support papier, nous utilisons un film de poudre de ciment où l’encre est remplacée par l’acide. L’acide réagit avec le ciment pour produire une céramique qui calque la forme de l’os à reconstruire. »

Ces sections d’os artificiel, composées essentiellement de phosphate de calcium, peuvent être construites avec précision et comporter jusqu’aux orifices qui commanderont la croissance du nouvel os, faisant office de véritable échafaudage biodégradable pour l’os en reconstruction. Ce nouveau processus pourra ultérieurement être utilisé pour la chirurgie reconstructive ou d’autres types de réparation osseuse, et pourrait se révéler beaucoup plus efficace et moins risqué que le prélèvement d’os sur d’autres sites osseux.


Cette recherche est financée par le ministère des Relations internationales du Québec, dans le cadre du Programme d’échange Québec-Bavière.