LA DOPAMINE DE L’HYPOTHALAMUS ANTÉRIEUR EST UN NEUROTRANSMETTEUR FASCINANT lié au circuit de la récompense du cerveau, responsable d’une multitude d’affections allant de la toxicomanie à la maladie de Parkinson. Dans un rapport publié dans Appetite, des chercheurs de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, affilié à McGill, affirment être les premiers à démontrer le lien entre un gène spécifique qui inhibe la production de dopamine, et la prédisposition à l’obésité chez l’enfant.
Michael J. Meaney, titulaire d’une chaire James McGill aux départements de psychiatrie, neurologie et neurochirurgie, a dirigé une étude au cours de laquelle 150 enfants de quatre ans ont reçu un repas test composé notamment d’oeufs, de pommes, de fèves au lard, de Frosted Flakes, de pain blanc et d’un muffin aux brisures de chocolat. Leur mère a ensuite rempli un questionnaire sur leur consommation quotidienne de nourriture et leurs préférences.
Des études neurologiques suggèrent que le taux de dopamine peut influencer les comportements alimentaires, et les études sur l’obésité montrent que les aliments sucrés ou gras stimuleraient la libération de dopamine entraînant une sensation accrue de plaisir et de bien-être.
Le professeur Meaney et ses collègues ont analysé l’ADN des jeunes sujets afin de rechercher la présence de l’allèle à sept répétitions (7R) du gène récepteur de la dopamine-4 (DRD4), dont l’effet inhibiteur sur la fonction dopaminergique a été démontré, et qui a aussi été associé à la consommation accrue de nourriture et à l’obésité, spécialement chez la femme.
Les chercheurs ont constaté que les filles dotées de l’allèle 7R consommaient davantage de gras et de protéines, mais moins de légumes, de noix et de pain complet, laissant ainsi croire que cet allèle influence les choix alimentaires à un âge précoce.
« La combinaison de la génétique et du bien-être émotionnel entraîne la consommation d’aliments pouvant causer l’obésité », affirme le chercheur. « La prochaine étape consiste à identifier les sujets vulnérables; on pourrait alors prévenir et conseiller plus tôt dans l’enfance. »