Découvertes québécoises de l’année : Contrôle de l’ARN messager et percée en matière de cancer du sein

Deux projets de recherche mcgillois figurent au Palmarès des dix découvertes 2007 de Québec Science.

Le magazine a salué le travail de scientifiques mcgillois qui ont mis au point un système novateur pour étudier le contrôle des gènes dans un tube à essais. Nahum Sonenberg, titulaire d’une Chaire James McGill au Département de biochimie, Thomas Duchaîne, professeur adjoint de biochimie au Centre de recherche sur le cancer, de même que les renommés chercheurs postdoctoraux Geraldine Mathonnet et Marc Fabian ont fait appel à de minuscules acides nucléiques (micro-ARN) pour contrôler l’ARN messager dans un tube à essais. L’ARN messager relaie les messages génétiques codés de l’ADN vers les ribosomes cellulaires où intervient la synthèse des protéines ; les micro-ARN sont depuis peu reconnus comme d’importants régulateurs de ce transfert appelé « traduction ». Financée par les IRSC, le FRSQ et le Programme scientifique sur la frontière humaine, l’étude a permis, pour la première fois, l’évaluation du contrôle du micro-ARN de la traduction à l’extérieur d’une cellule vivante. Les chercheurs peuvent désormais étudier les mécanismes qui contrôlent le flux d’informations génétiques et l’expression protéique. « Les micro-ARN régulent 30 pour cent de tous les gènes et jouent un rôle important dans le développement et l’évolution du cancer et d’autres maladies », souligne le Pr Sonenberg. L’équipe (notamment formée de collaborateurs des universités du Piémont oriental, Case Western Reserve, de Varsovie et de l’Institut de recherche biomédicale Friedrich Miescher) a fait paraître les résultats de cette étude dans Science en juillet 2007.

Québec Science a également rendu hommage au Dr Michel Tremblay, directeur du Centre de recherche sur le cancer de McGill et titulaire de la Chaire Jeanne et Jean-Louis Lévesque en recherche sur le cancer, pour sa découverte qui a révélé que 40 pour cent des cas de cancer du sein chez la femme présentent une surexpression du gène PTB1b. À un niveau normal, l’enzyme PTB1b aide à réguler la croissance et la division cellulaires, alors qu’un niveau trop élevé entraîne une croissance cellulaire incontrôlée. Il y a huit ans, le Dr Tremblay a établi le lien entre gène, obésité et diabète. Les sociétés pharmaceutiques mènent déjà des essais sur des médicaments suppresseurs du gène PTB1b chez l’humain. « La capacité d’adapter ces composés est l’unique arme nécessaire», a-t-il conclu. Les travaux du Dr Tremblay sont financés par la Société de recherche sur le cancer, les IRSC, le Week-end pour vaincre le cancer du sein et Rethink Breast Cancer.