Combattre le VIH

Le Dr Jean-Pierre Routy, professeur de médecine et hématologue au Centre universitaire de santé McGill
Le Dr Jean-Pierre Routy, professeur de médecine et hématologue au Centre universitaire de santé McGill

Lorsque le virus de l’immunodéficience humaine ou VIH infecte les cellules immunitaires, celles-ci peuvent se protéger contre l’épuisement complet en se mettant en veilleuse. Des chercheurs de Montréal ont conçu un équivalent cellulaire aux « sels volatils » pour réveiller des cellules immunitaires dormantes afin qu’elles puissent se réactiver.

« La réaction de la cellule à l’invasion peut sembler illogique, mais si le corps ne prend pas de repos, il peut littéralement s’épuiser », fait remarquer l’un des chercheurs, le Dr Jean-Pierre Routy, médecin au Service d’hématologie et d’immunodéficience du Centre universitaire de santé McGill et professeur agrégé de médecine à l’Université McGill. « On peut en effet se “tuer” à trop combattre. » C’est notamment le cas du sida, mais également d’autres maladies, comme la tuberculose et le cancer.

La mise en veille du système immunitaire est déclenchée par la surexpression de la protéine PD-1. En bloquant l’expression de cette protéine, les chercheurs ont pu réveiller des cellules humaines en laboratoire. Une fois réveillées, les cellules ont repris leur combat contre le VIH et un certain nombre de preuves donnent à penser qu’elles ont résisté plus efficacement qu’auparavant au virus.

« Il est toutefois important de replacer cette étude dans son contexte », indique le Dr Routy. « C’est la première fois que nous constatons que des cellules humaines peuvent combattre le VIH. Il s’agit maintenant de répéter dans le corps humain l’exploit obtenu en laboratoire. »


Cette recherche a été financée par Génome Canada, Génome Québec, les National Institutes of Health, les Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation canadienne pour l’innovation et le Réseau SIDA et Maladies infectieuses du Fonds de la recherche en santé du Québec.