Combattre le VIH, naturellement

 Pre Nicole Bernard
Pre Nicole Bernard

Certaines personnes semblent présenter une résistance naturelle au VIH. Or, une nouvelle étude menée par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR du CUSM) et par le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) serait sur le point de faire la lumière sur ce phénomène.

Les chercheurs ont comparé le profil génétique de personnes infectées par le VIH depuis un an à celui d’individus exposés au virus de façon répétée, sans toutefois présenter de signe d’infection. Il semble que l’expression simultanée de certaines versions de deux gènes spécifiques du système immunitaire, KIR3DL1 et HLA-B*57, contribue à réduire le risque d’infection par le VIH ou, si l’infection survient, à en ralentir le développement. Les analyses ont en effet révélé que les « bonnes » versions des deux gènes étaient présentes chez 12,2 pour cent des patients ayant résisté à l’infection, mais chez seulement 2,7 pour cent de ceux atteints d’une primo-infection par le VIH.

On ne comprend pas encore très bien comment cette combinaison génétique assure une protection contre le VIH. « Il sera nécessaire de poursuivre nos recherches pour dévoiler le mécanisme exact derrière la protection observée, mais ces résultats ont révélé une voie prometteuse », mentionne Nicole Bernard, chercheuse rattachée à l’axe Infection et immunité de l’IR du CUSM, qui a publié les résultats de sa recherche dans la revue AIDS. « À l’avenir, ces résultats pourraient être utilisés pour “stimuler” en quelque sorte le système immunitaire inné et ainsi combattre le virus dès son entrée dans l’organisme. »


Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et par le Fonds de la recherche en santé du Québec.