EN INDE, ON ESTIME À 2,4 MILLIONS LE NOMBRE DE PERSONNES ATTEINTES DU VIRUS DE L’IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE (VIH) et, en raison de la stigmatisation qui y est associée, de nombreux patients ne reçoivent pas un diagnostic ni ne sont traités à temps.
La stratégie de dépistage mise au point par Nitika Pant Pai, professeure adjointe au Département de médecine (épidémiologie clinique), lui a valu plusieurs récompenses. Elle comprend un test oral vendu sans ordonnance qui détecte la présence d’anticorps du VIH, ainsi que l’accès à un site Web interactif et une application pour téléphone portable, HIVSmart, qui fournit des vidéos informatives et des ressources d’ac compagnement.
L’application conçue par la docteure Pant Pai fournit un service de dépistage aux groupes marginalisés les plus touchés par des taux élevés d’infection au VIH. « Dans plusieurs communautés aux quatre coins du monde, l’autodépistage du VIH suscite la controverse et comporte des risques », déclare la chercheuse. « [Ces groupes] ont difficilement accès à des soins et doivent être guidés. Nous avons donc innové afin de répondre à leurs besoins. »
En 2013, le travail de Nitika Pant Pai lui a valu le prix Accelerating Science Award, qui reconnaît les initiatives de recherche en libre accès qui permettent de répondre aux grands enjeux mondiaux. Elle a aussi reçu une bourse de recherche de 100 000 $ de Grands Défis Canada, un programme qui soutient des idées novatrices pouvant transformer les soins dans les pays en développement.
Le mari de Mme Pant Pai, Madhukar Pai, professeur agrégé d’épidémiologie, a lui aussi reçu une bourse de 100 000 $ de Grands Défis Canada pour un projet pilote sur la qualité des soins de santé contre la tuberculose (TB) en Inde. Dans ce projet, des chercheurs se font passer pour des patients atteints de TB afin d’évaluer la capacité des soignants à fournir des examens, des diagnostics et un suivi adéquats.
« L’Inde assume vingt-cinq pour cent du fardeau mondial de la TB », affirme le docteur Pai, qui est aussi directeur adjoint du Centre international de TB McGill. « Une mauvaise prise en charge de la TB aggrave l’épidémie et entraîne la résistance aux médicaments. Il est hautement prioritaire d’améliorer la qualité des soins afin de maîtriser la maladie. »
Grâce à une bourse de 1 000 000 $ de la Fondation Bill et Melinda Gates, le projet de Madhukar Pai s’étendra à des initiatives de plus grande envergure dans deux villes.