Mathématicien et musicien, Godfried Toussaint évolue avec autant d’aisance parmi les algorithmes qu’au milieu des joueurs de percussions qui se réunissent chaque dimanche après-midi au pied du mont Royal.
Ce professeur d’informatique de l’Université McGill a uni sa passion pour la géométrie computationnelle à celle des percussions et appliqué quelques calculs bien cartésiens au bouillant flamenco espagnol.
Grâce à une subvention du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, Godfried Toussaint a transformé en schémas les structures rythmiques que les guitaristes ont en tête lorsqu’ils jouent, ou le nombre de pas que les danseurs comptent avec leurs mains ou leurs pieds. Il a comparé les schémas de différentes danses, la buleria, la solea, la seguiriya, la guajira et le fandango (l’ancêtre du flamenco) et décortiqué leur structure à l’aide de la bioinformatique, un peu comme les chercheurs utilisent l’ADN pour dégager les différents schémas moléculaires propres aux différentes espèces.
En comparant ces schémas, il a découvert que toutes ces danses remontaient au fandango originaire de la ville de Huelva en Andalousie, ce que l’histoire locale avait toujours prétendu, sans que cela n’ait jamais été prouvé mathématiquement.
Le professeur d’informatique Godfried Toussaint, vêtu de son costume de scène, applique quelques calculs bien cartésiens au bouillant flamenco espagnol.