Des étudiants en urbanisme de McGill évaluent un nouveau tracé qui relierait l’aéroport au centre-ville en 30 minutes en passant par Saint-Laurent. Coût estimé du projet : 815 millions de dollars.
Par Julie Fortier
Alors que le projet de bonification du service de transport collectif entre l’aéroport et le centre-ville de Montréal est de nouveau sur les rails, l’arrondissement de Saint-Laurent propose l’étude d’un projet de train léger qui effectuerait cette liaison en passant par son territoire et, en particulier, par Technoparc Montréal, situé juste au nord de l’aéroport.
Le secteur industriel de Saint-Laurent et de Dorval est le deuxième pôle d’emploi sur l’île de Montréal, après le centre-ville. Une forte majorité de travailleurs, soit 86 pour cent, s’y rend en voiture, entraînant des problèmes de congestion considérables. Le secteur fait partie du pôle économique de l’Ouest, qui compte en tout 327 000 emplois, et serait desservi par ce nouveau tracé.
Saint-Laurent a donc confié à un groupe d’étudiants à la maîtrise en urbanisme de McGill le mandat d’effectuer une étude préliminaire sur la faisabilité d’implanter un système léger sur rail qui passerait par son territoire.
« Au Technoparc seulement, nous avons 7 000 emplois et nous prévoyons doubler ce chiffre d’ici dix ans grâce au déploiement, notamment, de l’Éco-Campus Hubert Reeves, consacré aux technologies propres et au développement durable, indique le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa. Si nous voulons favoriser ce genre de développement à Montréal, nous devons nous assurer de répondre aux besoins des entreprises, et cela comprend le transport. Le tracé que nous proposons serait optimal et rentable. »
Les étudiants ont évalué trois tracés proposés par l’arrondissement en tenant compte, entre autres, de l’accessibilité en voiture aux stations proposées, de l’accessibilité à pied, de la proximité à des terrains présentant un potentiel d’exploitation, du temps de déplacement, de certains critères liés à la sécurité et à l’environnement, ainsi que des coûts.
Les étudiants estiment les coûts de construction liés au tracé optimal à 815 millions de dollars. « Le projet est avantageux en termes de coûts-bénéfices, car il mise en grande partie sur des infrastructures existantes dont l’Agence métropolitaine de transport (AMT) est propriétaire et une antenne ferroviaire sur laquelle elle détient une option d’achat », souligne Vincent Poirier, l’un des étudiants ayant réalisé l’étude.
Les trois tracés comprennent l’utilisation d’une portion de la ligne de train de banlieue du centre-ville vers Deux-Montagnes de l’AMT, et bifurquent vers le sud à partir de l’antenne ferroviaire Doney, près de l’autoroute 13, afin d’aller rejoindre Technoparc Montréal et les entreprises aéronautiques installées près de l’aéroport.
« Le tracé que nous avons identifié comme étant optimal passe à l’est des pistes de l’aéroport. À l’origine, il revenait vers l’ouest en longeant le chemin de la Côte-de-Liesse, mais nous l’avons déplacé un peu plus au nord afin qu’il longe plutôt le boulevard de la Côte-Vertu : le trajet est ainsi plus court et peut être emprunté par plus de travailleurs », ajoute Vincent Poirier.
Un service express qui n’arrêterait qu’à cinq des 12 stations permettrait de relier l’aéroport à la Gare centrale, au centre-ville, en 30 minutes.
« Ces cinq stations seraient situées de manière à permettre aux voyageurs de rejoindre d’autres lignes du réseau de l’AMT ou de nouvelles stations de métro actuellement à l’étude, souligne Alexander Legrain, autre étudiant du groupe. Elles permettraient donc, par exemple, aux travailleurs qui arrivent du nord (ligne vers Saint-Jérôme) ou de l’est (ligne vers Mascouche) d’utiliser le transport en commun pour se rendre à Saint-Laurent ou à Dorval plutôt que de devoir emprunter l’autoroute 40 en voiture. »
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