Trois pièges à éviter

Nous avons demandé à Me Yves Joli-Coeur d’énumérer trois pièges parmi les plus fréquents qui guettent les administrateurs de copropriétés inexpérimentés.

Cet article est un complément à l’article Problèmes de gestion de condos? Nous pouvons vous aider

Nous avons demandé à Me Yves Joli-Coeur d’énumérer trois pièges parmi les plus fréquents qui guettent les administrateurs de copropriétés inexpérimentés :

  • Maintenir des frais de copropriété trop bas. La plupart des copropriétaires n’aiment pas qu’ils soient trop chers. Ils craignent aussi qu’ils soient un obstacle à la vente de leur appartement. Or, des frais peu élevés vont de pair avec un budget modeste pour le syndicat, ce qui peut empêcher le financement des inspections, des rénovations et des travaux d’entretien essentiels permettant d’assurer la sécurité des résidents. Des frais de copropriété plus élevés permettent également de constituer un fonds de prévoyance suffisant pour assumer des dépenses importantes, en temps opportun, afin de procéder aux réparations majeures ou pour remplacer les parties communes arrivées à la fin de leur durée de vie utile.
  • Omettre de procéder à des inspections ou à des travaux d’entretien.Lorsque les consommateurs acquièrent une unité de copropriété neuve, « ils croient souvent que celle-ci sera bonne pour 100 ans et qu’ils n’auront pas de travaux d’entretien à faire parce que tout est sous garantie. Or, ce n’est pas le cas », prévient Yves Joli-Coeur.Qu’il s’agisse de propriétés neuves ou anciennes, « il est essentiel que les nouveaux copropriétaires vérifient l’état de l’immeuble » pour s’épargner des surprises coûteuses plus tard. Si la structure ou les équipements de l’immeuble ne sont pas sécuritaires, ou qu’ils présentent un vice de construction, vous devez le savoir avant d’emménager – pas après.C’est particulièrement vrai depuis l’adoption du chapitre Bâtiment du Code de sécurité (CBCS), en mars 2013. La nouvelle loi élargit la responsabilité des propriétaires en ce qui a trait à la sécurité des personnes à l’intérieur et à proximité de leur immeuble. « Il y a eu des décès en raison de la vétusté de bâtiments ou d’équipements en mauvais état, indique Yves Joli-Coeur. On ne peut pas prendre la gestion de copropriété à la légère.
  • Méconnaître ses responsabilités. « Il ne faut pas s’imaginer que vivre dans un condo, c’est comme vivre à l’hôtel, souligne Yves Joli-Coeur. Les gens ont tort de penser qu’il leur suffit de mettre la clé dans la porte, qu’ils n’ont aucune responsabilité et n’ont pas à s’impliquer dans la vie de la copropriété. » Or, être propriétaire comporte de sérieuses responsabilités et la négligence peut entraîner des ennuis financiers et juridiques, de même que des problèmes liés à la sécurité.

Yves Joli-Coeur représente de nombreux copropriétaires et syndicats de copropriétaires pour la défense de leurs droits. Il est également le secrétaire général du Regroupement des gestionnaires et des copropriétaires du Québec, un organisme sans but lucratif qui vise à améliorer la gouvernance en copropriété, et le fondateur du site Web Condolegal.com qui présente de l’information générale aux consommateurs, aux gestionnaires et aux syndicats de copropriétaires et se veut un outil de vulgarisation du droit de la copropriété au Québec.

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