Avec plus de 10 000 tests au compteur, l’Université McGill est un des principaux centres agréés de passation depuis 2012. Tant à l’oral (expression et compréhension) qu’à l’écrit, le nombre de tests se chiffrera à près de 2 400 pour l’année 2019.
Étudiante au doctorat en neurosciences à McGill, Mina Andalou comptera parmi les 57 candidates et candidats à se rendre à l’École de l’Éducation permanente vendredi pour passer le test de compréhension orale en français du Ministère de l’Immigration du Québec.
Connus sous leur acronyme de TEF et TEFAQ, les tests d’évaluation de français s’adressent aux immigrants qui n’ont pas fait leurs études en français ici et qui veulent obtenir leur statut de résident au Québec.
Faciliter l’intégration
« À McGill, nous avons une tradition de rigueur et de compétence » dit Carola Weil, doyenne de l’École d’éducation permanente de McGill. « Cinquante pour cent des nouveaux arrivants passent leur test d’évaluation de français à l’École d’éducation permanente de McGill. »
Née en Allemagne, Mme Weil a passé le test avec succès en mars 2019. Elle envisage le rôle de l’École sous le signe de la responsabilité citoyenne. « Les gens viennent chez nous pour qu’on les aide à entreprendre une vie nouvelle. Notre responsabilité est de fournir à nos candidats tout l’appui nécessaire pour faciliter ce passage.»
La question des accents
Reconnus par le Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion du Québec, les tests sont conçus, produits et gérés par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. « Écouteurs sur les oreilles, les candidats ont un code d’accès qui leur permet d’entrer en communications avec les évaluateurs en France » explique Farida Mobarek-Hadid, la coordonnatrice des tests.
Comme les voix enregistrées qui résonnent dans les oreilles des futurs résidents ont un accent européen qui diffère du français parlé dans les rues de Montréal, certains candidats craignent d’être pris de court.
C’est le cas de Mina Andalou qui, depuis son arrivée à Montréal il y a onze ans, a trouvé le temps de se familiariser avec la culture québécoise. Originaire d’Ankara en Turquie, l’étudiante de 28 ans connaît même les chansons de Garou et de Cœur de pirate, deux artistes francophones québécois qui comptent parmi ses préférés. Elle a aussi visité la ville de Québec et les Cantons-de-l’Est, spécifie-t-elle, au cours d’une entrevue qui s’est tenue exclusivement en français.
D’origine coréenne, âgée de 25 ans, Seul Ki travaille dans une entreprise d’animation 3D située dans le Vieux Montréal. Sérieuse, elle a suivi les cours de préparation aux tests offerts par McGill et sur les conseils de son professeur, elle a absorbé quantité de séries télé sur Netflix avec des sous-titres en français. « Je pense avoir l’accent montréalais » avoue-t-elle candidement.
Nous ne sommes pas une machine à tests
Mme Mobarek-Hadid connaît bien la situation des personnes qu’elle accueille chaque année comme chargée de cours dans les classes de préparation à ces tests. « Pour certains candidats, je pense aux jeunes Asiatiques, l’investissement est énorme, observe-t-elle. J’en ai vu reprendre le test quatre fois. Si on calcule les coûts d’inscription et les cours privés, la facture grimpe rapidement. Les hispanophones, par contre, auront moins de difficultés à franchir l’épreuve.»
À McGill, avec son équipe, elle est parvenue à humaniser les conditions dans lesquelles les tests se déroulent. Sauf durant les relâches pour les Fêtes, elle rencontre les candidats chaque semaine individuellement. La maman qui allaite, le garçon peu habitué à se servir d’un ordinateur, le couple qui affronte l’épreuve ensemble : Chacun a droit à une attention particulière. « Nous ne sommes pas une machine à tests. En plus, nous avons une réputation de rigueur. Et ceux qui passent le test ici le savent » dit-elle.
Une fois l’examen réussi, les candidats trouvent plus facilement le courage de parler le français en public. C’est ce que prétend Yina Na qui a dégoté récemment un emploi de vendeuse à La Baie. Fière d’avoir décroché un C2 à ses tests de français, Yina a décidé de foncer sans se préoccuper des fautes qu’il lui arrive de commettre durant une conversation. La prochaine étape pour cette diplômée en informatique d’origine chinoise est d’obtenir un emploi dans son domaine. « Je veux rester ici au Québec » affirme-t-elle avec aplomb.
Leurs efforts méritent certainement d’être soulignés. Surtout lorsqu’ils constituent un tremplin vers une intégrations réussie. « Le test agit comme une motivation supplémentaire » confirme la doyenne Carola Weil. Et puis de pouvoir dire qu’on a passé le test à McGill, apporte un je-ne-sais-quoi de plus. « Il y a une valeur ajoutée » conclut Mme Weil.
Pour plus d’information sur le TEF et le TEFaQ
Préparez-vous aux tests de compréhension orale et d’expression orale! Cours de préparation au TEF Canada et au TEFaQ — expression orale