Sportlogiq réinvente l’analyse du hockey

L’entreprise montréalaise Sportlogiq, lancée par deux diplômés de McGill il y a un an à peine, compte déjà dix équipes de la LNH parmi ses clients, ainsi que les réseaux de télévision RDS et Sportsnet. Grâce à une technologie de vision par ordinateur qui permet d’analyser des centaines de mouvements par seconde, Sportlogiq pourrait bien révolutionner le monde des statistiques sportives.
La technologie de vision par ordinateur qu’utilise Sportlogiq lui permet d’analyser en détail les mouvements de chaque joueur, à chaque instant, à l’aide d’algorithmes complexes, afin de dégager des habitudes ou des tendances.
La technologie de vision par ordinateur qu’utilise Sportlogiq lui permet d’analyser en détail les mouvements de chaque joueur, à chaque instant, à l’aide d’algorithmes complexes, afin de dégager des habitudes ou des tendances.

Un an à peine après sa création, l’entreprise Sportlogiq, lancée par deux diplômés de McGill, compte déjà 10 équipes de la LNH parmi ses clients.

« Nous découvrons des choses au sujet de la façon de jouer au hockey que personne avant nous n’a découvertes », lance Craig Buntin, cofondateur de Sportlogiq.

Si l’entreprise montréalaise peut faire une analyse quasi scientifique d’une partie de hockey, c’est qu’elle dispose de données auxquelles personne avant elle n’avait eu accès; des mégadonnées, en fait, générées par sa technologie de vision par ordinateur qui permet d’analyser chaque seconde des enregistrements vidéo d’un match.

« Nous analysons tous les mouvements captés par les caméras afin de mieux interpréter ce qui s’est passé à un moment ou à un autre. Par exemple, ce joueur a-t-il tenté de faire une passe, un lancer frappé? », explique l’ancien patineur artistique olympique, aujourd’hui titulaire d’un MBA de McGill.

La technologie qu’utilise Sportlogiq a été mise au point par l’associé de Craig Buntin, Mehrsan Javan, dans le cadre de ses études de doctorat en génie à McGill. D’abord conçue pour repérer des anomalies dans le mouvement d’un être humain (pour des services de sécurité, par exemple), elle permet à Sportlogiq d’analyser en détail les mouvements de chaque joueur, à chaque instant, à l’aide d’algorithmes complexes, afin de dégager des habitudes ou des tendances.

Les données générées sont un précieux outil pour les équipes et les entraîneurs, parce qu’elles leur permettent d’ajuster leurs stratégies. Déjà, dix équipes de la Ligue nationale de hockey ont retenu les services de Sportlogiq. Craig Buntin se rappelle la première fois où les données de l’entreprise ont convaincu une équipe d’acquérir un joueur qui ne se démarquait pas particulièrement selon les paramètres habituels de la LNH.

“Or, deux ou trois de nos indicateurs le plaçaient parmi les meilleurs joueurs de la ligue, dans certaines conditions, c’est-à-dire lorsqu’il jouait aux côtés de certains joueurs et contre un certain autre type de joueur. Ça a été gratifiant pour nous d’assister à cet échange”, ajoute Craig Buntin qui, en raison d’ententes de confidentialité, ne peut évidemment pas dévoiler l’identité du joueur ni celle des équipes avec lesquelles l’entreprise travaille.

Sportlogiq, qui compte aujourd’hui 13 employés, continue de croître. Elle a multiplié de façon exponentielle le nombre de données qu’elle peut traiter et accéléré la vitesse à laquelle elle est en mesure de les rendre disponibles (de 12 heures après la fin d’un match à ses débuts à quelques secondes aujourd’hui). Elle compte désormais les réseaux de télévision RDS et Sportsnet parmi ses clients, générant des analyses pour leur site Web ou alimentant les commentateurs. La technologie de Sportlogiq pourrait aussi être utilisée pour analyser d’autres sports.

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