Nuit de la poésie, soirée de réseautage, ateliers, contes africains, exposition, rencontres, table ronde, rallye, concours. Du 9 au 27 mars 2020, la Francofête bat son plein à McGill.
Le McGill Reporter publiera, tout au long des festivités, plusieurs articles et portraits inspirants. Voici le premier article de cette série.
Place à la magie. Place à la poésie. Place à la création. Tout au long du mois de mars, la Francofête de McGill offre une quantité d’activités sur le thème du souvenir, de la poésie, de la découverte et du féminisme.
« Il s’agit d’une occasion unique pour les francophones ainsi que pour les non-francophones de l’université de tisser des liens et de sortir de leur bulle » estime Joannie Poisson-Proulx qui est coordonnatrice au Centre d’enseignement du français (CEF) de McGill.
Parmi les activités les plus populaires mises de l’avant par le CEF, on retrouve pour la quatrième année, le Rallye à travers la ville, ses œuvres d’art, ses monuments. Le 20 mars, c’est à noter, le Rallye emprunte un nouveau parcours, avec de nouveaux points d’intérêt. « C’est une activité conviviale constate Mme Proulx. Les participants sont jumelés à des étudiants de niveau de français différents. Les échanges en français tiennent la vedette. Il y aura une remise de prix! »
Depuis la création de l’Organisation internationale de la Francophonie en 1970, le 20 mars est devenu la Journée internationale de la Francophonie, célébrée à travers le monde. Chaque année depuis 2017, le CEF profite de l’occasion pour réunir les principaux acteurs francophones de l’Université McGill afin de faire rayonner la langue et la culture françaises sur le campus.
Speak White
Pour souligner le 50e anniversaire de la légendaire Nuit de la poésie qui s’est tenue au Gésu, à Montréal, le 27 mars 1970, le Département des littératures françaises, de traduction et de création (DLTC) de McGill propose un événement commémoratif, bercé par un vent de nostalgie.
Au programme : de la musique, de la peinture en direct et une relecture des poèmes les plus mémorables de cette nuit de braise dont le célèbre Speak White de Michèle Lalonde. Durant toute la soirée de la Nuit de la poésie mcgilloise, le 18 mars, il y aura également une projection en boucle et en mode silencieux du documentaire (en noir et blanc) que Jean-Claude Labrecque avait tourné sur les lieux. « À l’image de la Nuit de la poésie du 27 mars 1970, les propositions les plus hétéroclites s’imposeront durant notre happening multimédia » explique Guillaume Bellehumeur, doctorant au Département et porte-parole de l’événement.
Poète d’hier et d’aujourd’hui
Une semaine plus tôt, le 10 mars, la jeune poète Chloé Savoie-Bernard livrera une rencontre performance à l’invitation du Centre d’enseignement du français. Se décrivant comme une féministe, l’auteure de Royaume Scotch Tape a souvent dit qu’elle écrivait au « je » pour faire tomber les masques ou pour faire échec à la honte. S’inscrivant dans le cadre de la Francofête de McGill, la rencontre s’accompagnera d’un atelier de création.
Contes africains et autres menteries
L’une a vécu au Congo, l’autre possède des origines berbères. Le 19 mars, Danièle Lissouba et Farida Mobarek-Hadid, toutes deux chargées de cours à l’École d’éducation permanente de McGill, se partageront le micro pour offrir une conférence sur le conte africain et berbère.
« En Afrique, le conte est performance, le conte est magie » explique Danièle dont la présentation portera sur l’aspect sacré de la tradition orale. Sa collègue Farida se penchera sur la présence des femmes dans l’imaginaire touareg. « Ma vision du conte africain s’appuie sur une lecture féministe » explique-t-elle. Au cours de sa prestation, elle tracera le parcours d’une amazone du désert, qui est parfois perçue comme une ogresse. Figure historique? « Personnage mythique », corrige-t-elle.
Exposition
Les références au passé mythique abondent également dans l’exposition de portraits signée Karine Martineau, une artiste visuelle connue sous le nom de Madjin.
Choisis pour leur vaste expérience, les modèles de Mme Martineau ont tous un âge vénérable. Malgré la diversité de leurs parcours, chacune et chacun conservent son port d’attache à Montréal. Certains ont connu l’exil, d’autres jouent d’un instrument de musique, d’autres enfin appartiennent à l’une ou à l’autre des Première nations. Parmi les sujets, on trouve la grand-mère maternelle de Karine. « Elle était fille de Rajah. Ses racines remontent aux années précédant la partition, dans le continent indien. »
Du 23 au 27 mars, la douzaine de portraits signés Madjin sera accompagnée de textes évoquant les parcours de ces visages dont les rides en disent déjà beaucoup. L’artiste sera présente le 24 mars de 15h à 17h pour parler de son travail.
Pour participer aux festivités, consultez le calendrier des activités et des concours qui seront offerts dans le cadre de la Francofête à McGill.
Ne manquez pas nos prochains articles dans le cadre de la Francofête! Discussion avec Eric Dupont, table ronde d’envergure avec l’auteur et Nicolas Dickner ainsi que leurs traducteurs respectifs, entrevue avec Michael David Miller.