Phoebe Greenberg prête son ours polaire au Musée Redpath

Avant son déménagement au Musée Redpath, l’imposant Ursus maritimus occupait l’une des salles de conférence du Centre Phi, dans le Vieux-Montréal.

Polar-Bear.webUn ours polaire occupe désormais le premier étage du Musée Redpath de McGill. Mesurant 1,5 mètre de hauteur et deux mètres de longueur, l’animal naturalisé se trouve aux côtés du lion, de l’antilope, du léopard et de l’hippopotame (pour ne nommer que ceux-là) de la fabuleuse collection zoologique du seul musée d’histoire naturelle du Québec.

Avant de prendre ses quartiers au Redpath en décembre dernier, le majestueux Ursus maritimus trônait dans l’une des salles de conférence du Centre Phi, lieu de diffusion des arts actuels de la rue Saint-Pierre, dans le Vieux-Montréal.

C’est la mécène Phoebe Greenberg, directrice et fondatrice du Centre Phi, qui a proposé au musée ce prêt à long terme. Technicien à la conservation pour les collections de sciences de la vie, Anthony Howell s’est empressé d’accepter cette offre formidable : « L’ours polaire présente un attrait pour nous parce que son habitat glacé est menacé par les changements climatiques. Mme Greenberg cherchait quant à elle un endroit sécuritaire pour son ours. Notre mission pédagogique comptait énormément à ses yeux ».

En poste depuis 2007, Anthony Howell s’est pris d’affection pour les animaux du Redpath. Dans une vidéo diffusée ce mois-ci, on le surprend dans le hall d’entrée, un plumeau à la main en train de nettoyer le squelette d’une longueur de huit mètres du Gorgosaurus libratus (lézard féroce). « J’aime bien quand ça brille », dit-il. Le dinosaure est la pièce la plus spectaculaire du musée.

En tant que gardien de la collection zoologique, M. Howell connait chaque spécimen. Parmi les artefacts qu’il affectionne tout particulièrement, signalons le gorille acquis par McGill lors d’une expédition conjointe avec l’Université Harvard en 1938. Il mentionne également la collection de fossiles, dont plusieurs proviennent de cueillettes effectuées sur le terrain par des étudiants mcgillois (principalement dans l’Ouest canadien). Parmi les spécimens montréalais, il admet avoir un faible pour le fossile d’une baleine trouvé au XIXe siècle, durant les travaux d’excavation de la rue Papineau. « Cette baleine avait séjourné dans la mer de Champlain », précise-t-il.

Reptiles, amphibiens, espèces congelées ou naturalisées : les dons affluent au Redpath. « Il y a un comité qui examine tout ça, explique M. Howell. Les discussions sont très animées. Parfois, on reçoit des propositions intéressantes que, faute de place, nous devons refuser. »

Malgré son grand âge – 135 ans – le Redpath demeure un lieu dynamique, à la fine pointe de la science et en pleine effervescence. « Dans cinq à dix ans, le musée aura changé considérablement », prédit M. Howell.

Ouvert tous les jours, sauf le samedi, le musée offre également un programme de conférences destiné au grand public. Et tous les dimanches (de 11 h à 17 h), c’est plus de 400 Montréalais qui viennent admirer (entre autres) l’ours polaire et le lézard féroce. Entrée gratuite. Info.