Montréal doit être prête à affronter un puissant tremblement de terre, prévient un doctorant en génie sismique

En combinant leur expertise – Farshad termine son doctorat en génie sismique et Mehrdad est boursier postdoctoral en génie électrique, tous deux à McGill –, les frères Mirshafiei ont mis au point la technologie Sensequake, qui permet d’évaluer la vulnérabilité d’un édifice à un tremblement de terre. Et Montréal étant située dans la deuxième région du Canada la plus susceptible de subir un puissant tremblement de terre, leur produit pourrait contribuer à prévenir d’importants dégâts.

Seismograph.webFarshad Mirshafiei et son frère Mehrdad ont mis au point Sensequake, une technologie qui permet d’évaluer la vulnérabilité d’un édifice.

Une technologie développée à Montréal par deux frères pourrait bien révolutionner la façon dont les villes se prémunissent contre les effets désastreux des catastrophes naturelles.

À la fin août, les frères Farshad et Mehrdad Mirshafiei ont lancé Sensequake, une technologie unique dans le monde, disent-ils, qui permet d’évaluer la capacité d’une structure à résister à un tremblement de terre. Cette technologie repose sur les recherches réalisées par Farshad ces dernières années dans le cadre de son doctorat en génie sismique à McGill.

« Généralement, on tente de prédire la façon dont un édifice réagira à un tremblement de terre à partir des plans et des inspections visuelles, explique Farshad Mirshafiei. C’est un procédé complexe, pas très fiable, et qui exige beaucoup de temps. »

La technologie mise au point par les frères Mirshafiei mise sur l’utilisation de capteurs installés sur certaines surfaces d’un immeuble (les planchers ou le toit, par exemple) afin de mesurer les vibrations ambiantes. Les données obtenues sont analysées à l’aide d’algorithmes complexes et permettent d’obtenir un résultat « plus fiable et plus précis, en 80 % moins de temps », selon Farshad Mirshafiei.

En plus de firmes de génie et de compagnies d’assurances, les créateurs de Sensequake travaillent déjà avec la Ville de Montréal, afin notamment d’évaluer la capacité de résistance d’édifices qui deviendraient essentiels à la suite d’un puissant tremblement de terre, tels que les hôpitaux, casernes de pompiers ou centres communautaires pouvant servir de refuge.

Car le corridor entre Ottawa et Québec est la deuxième région du Canada la plus susceptible de subir un tremblement de terre de forte magnitude d’ici 50 ans, après la Colombie-Britannique, indique Farshad Mirshafiei, qui rappelle qu’une étude commandée par le Bureau d’assurance du Canada il y a deux ans évaluait les impacts d’une telle secousse à 60 milliards de dollars au Québec. Il est donc important que les propriétaires d’immeubles soient prêts, dit-il.

« Bon nombre de propriétaires d’immeubles ne connaissent pas le niveau de vulnérabilité de leurs édifices. Montréal doit être sensibilisée à ce risque et prévoir en conséquence. »

L’équipe à l’origine de Sensequake est l’une des cinq qui ont été choisies parmi plus d’une centaine pour faire partie de la première cohorte de l’accélérateur d’entreprises InnoCité MTL. En plus d’un investissement de 50 000 $, le programme de 12 semaines offre à ses participants des outils leur permettant d’exporter leur produit. Les cinq équipes présenteront leur entreprise au public et à des investisseurs potentiels le mercredi 2 décembre prochain. Sensequake a également fait partie de la première cohorte du programme d’accélérateur d’entreprises de McGill, X-1, l’été dernier.

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