McGill propose de tripler le nombre d’étudiants internationaux à Montréal d’ici 2019

McGill appelle le gouvernement du Québec à viser une « cible ambitieuse » afin de recruter et de retenir à Montréal trois fois plus d’étudiants internationaux, soit 10 000 par année. L’Université souhaite qu’au moins un immigrant sur cinq au Québec soit un étudiant international formé dans la métropole. Cette recommandation s’inscrit dans la proposition présentée par McGill à la Commission sur l’immigration.

ConvocationAu moins un immigrant sur cinq au Québec, soit 10 000 par année, devrait être un étudiant international formé ici, estime l’Université

L’Université McGill appelle le gouvernement du Québec à intensifier ses efforts afin d’attirer davantage d’étudiants internationaux à Montréal et à favoriser leur établissement au Québec après l’obtention de leur diplôme.

« Pour que le Québec atteigne ses objectifs en matière d’immigration, d’innovation et de développement économique, le gouvernement doit adopter une stratégie ambitieuse et bien financée afin de recruter et de retenir des étudiants universitaires internationaux », indique d’emblée McGill dans le mémoire qu’elle a déposé le mois dernier auprès de la Commission des relations avec les citoyens sur la planification de l’immigration au Québec.

À l’instar de Montréal International, McGill recommande que Québec retienne au moins 10 000 étudiants internationaux à titre de résidents permanents à Montréal chaque année à partir de 2019, soit plus de trois fois plus que le nombre actuel de 2 800. Au moins un immigrant sur cinq au Québec devrait être un étudiant international formé ici, estime l’Université.

Si le Québec a déjà été la province qui attirait le plus d’étudiants internationaux, il est aujourd’hui loin derrière la Colombie-Britannique et l’Ontario. Et en termes de progression du recrutement d’étudiants internationaux, le Québec est au dernier rang au Canada depuis 2000. Le Québec et Montréal doivent s’inspirer d’endroits comme l’Australie, par exemple, indique McGill. « Générant un impact économique de 17 milliards en 2014, l’éducation internationale représente dans ce pays le plus important service exporté et le quatrième plus important secteur d’exportation après le minerai de fer, le charbon et le gaz naturel. »

Pour McGill, une stratégie bonifiée de recrutement d’étudiants internationaux devrait comprendre l’organisation de stages de travail au Québec – dont certains pourraient avoir lieu en région afin de favoriser l’immersion linguistique –, des programmes de cours de français souples et gratuits et une simplification du processus d’obtention du certificat d’acceptation du Québec aux fins d’études.

McGill rappelle qu’une telle stratégie est essentielle pour faire face aux défis démographiques que connaît le Québec, et rattraper le retard qu’accuse Montréal en matière de productivité. Un rapport récent de l’OCDE classait Montréal 18e parmi 19 villes comparables sur le plan du produit intérieur brut par habitant et de la productivité des travailleurs.

« Montréal doit augmenter de manière importante le pourcentage de diplômés universitaires dans la population pour répondre aux exigences actuelles et futures du marché du travail, ajoute McGill. Le taux de fréquentation des universités est en hausse constante chez les Québécois d’origine. Cependant, il faudrait des dizaines d’années pour que ce pourcentage atteigne le niveau nécessaire pour être concurrentiel si l’on mise uniquement sur des stratégies axées sur les jeunes Québécois. Attirer et retenir un plus grand nombre d’étudiants internationaux permettra d’accroître plus rapidement le nombre de jeunes travailleurs qualifiés. »

Les étudiants internationaux formés ici peuvent souvent intégrer le marché du travail plus rapidement que les immigrants formés à l’étranger, ajoute l’Université, puisqu’ils n’ont pas besoin de formation additionnelle ou de réévaluation de leurs compétences. De plus, ils ont eu l’occasion de s’imprégner de la culture et des valeurs québécoises pendant leurs études.

Enfin, McGill propose également que la grille de sélection des travailleurs qualifiés soit ajustée afin de favoriser l’établissement au Québec de professeurs et chercheurs de renom, parfois pénalisés en raison des critères linguistiques.

« Étant donné l’importante contribution de ces professeurs au Québec et leur pouvoir d’attraction auprès des jeunes talents, un processus d’immigration plus souple est nécessaire pour s’assurer de les retenir. »

Le mémoire est disponible sur le site de l’Université McGill.

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