Le programme, qui célèbre cette année son 50e anniversaire, a gagné en popularité depuis cinq ans
Au moment de s’inscrire à la maîtrise en administration des affaires (MBA), il y a trois ans, Matthew Ronald était courtisé par trois universités prestigieuses, en plus de McGill : celles de Cambridge, de Notre-Dame (en Indiana) et MIT. Le Montréalais a choisi McGill, attiré entre autres par la structure du programme d’études et la présence de professeurs réputés. Il occupe aujourd’hui un poste de gestionnaire au sein de la compagnie aérienne Etihad, à Abou Dhabi, où il gagne quatre fois plus qu’avant ses études de MBA.
«Je veux éventuellement revenir m’installer à Montréal, dit-il, donc les possibilités de réseautage étaient aussi un critère primordial pour moi. J’ai beaucoup apprécié la petite taille du programme et le soutien exceptionnel offert par les services de développement de carrière.»
Shuang Yun, lui, a fait le trajet inverse. Originaire de la Chine, il s’est inscrit au MBA de McGill pour se réorienter vers la finance – il travaillait auparavant dans l’industrie du jeu vidéo. Il est demeuré à Montréal après son MBA, recruté par la firme d’investissement Jarislowsky Fraser.
Matthew et Shuang ont tous deux bénéficié de bourses d’études (atteignant respectivement
16 000 $ et 24 000 $) pour les aider à défrayer les droits de scolarité, qui sont désormais de
39 750 $ par année, des droits qui se situent dans la moyenne de ceux des grandes écoles de gestion du reste du Canada. Depuis 2010, le MBA de McGill – qui fête cette année son 50e anniversaire – est autofinancé, c’est-à-dire qu’il ne bénéficie plus de subventions gouvernementales. L’Université estimait que l’adoption de cette formule de financement était rendue nécessaire pour maintenir la qualité du programme, le seul MBA québécois à se classer dans le prestigieux classement du Financial Times.
«Nous avions auparavant un déficit de plus d’un million de dollars par année», souligne Don Melville, directeur du programme de MBA et des programmes de maîtrise à la Faculté de gestion Desautels de McGill. L’Université était donc forcée de puiser dans d’autres programmes pour financer le MBA.
Aujourd’hui, non seulement le programme ne présente plus de déficit mais les revenus additionnels ont permis d’accroître, entre autres, le nombre de bourses, les services de développement de carrière et la participation à des compétitions. Avec son taux de placement de 89 pour cent trois mois après l’obtention du diplôme, le MBA de McGill affiche le plus haut taux de placement au Canada parmi les programmes de deux ans, selon le classement 2015 du Financial Times.
Le programme accueille 30 pour cent plus d’étudiants qu’il y a cinq ans. On en a néanmoins préservé la taille intime avec une moyenne d’étudiants à temps plein de 75 à 85 étudiants (à titre comparatif, l’école Rotman de l’Université de Toronto accueille des cohortes de 350 étudiants).
«Puisque nos cohortes sont petites, nous sommes en mesure d’offrir un service personnalisé», indique Marie-José Beaudin, directrice générale du Centre de carrières Soutar.
L’adoption du nouveau modèle de financement a également permis la réouverture du programme à temps partiel, il y a quatre ans, offrant ainsi une option de plus aux étudiants qui souhaitent continuer à travailler pendant leurs études. Les Québécois sont toujours aussi présents au MBA de McGill, représentant plus de 30 pour cent des étudiants depuis que le programme est autofinancé, soit la même proportion qu’en 2009, un an avant l’adoption du nouveau modèle de financement.
Près de la moitié des diplômés sont recrutés par des employeurs montréalais après leurs études. Il reste que le caractère international du MBA de McGill est l’un des éléments les plus vendeurs : la diversité des étudiants (plus de la moitié viennent de l’étranger, d’une trentaine de pays), la diversité du corps professoral et un voyage d’études de dix jours à l’étranger (inclus dans le cursus et dans les droits de scolarité) qui permet aux étudiants d’en apprendre davantage sur le marché international. Et pour ceux qui veulent percer à l’échelle internationale, l’investissement rapporte : plus du quart d’entre eux obtiennent un emploi à l’étranger.
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