Les oiseaux des villes sont plus futés

Les oiseaux sont plus futés en milieu urbain qu’en milieu rural. C’est le constat qu’ont fait des chercheurs de McGill en étudiant une espèce d’oiseau de la Barbade. L’étude, dirigée par le doctorant Jean-Nicolas Audet, est la toute première à mettre en lumière de nettes différences cognitives entre les oiseaux des zones urbaines et rurales.
C’est en étudiant le Sporophile de la Barbade que l’équipe de chercheurs de McGill a établi des différences entre les oiseaux des milieux urbains et les oiseaux des milieux ruraux. Photo : Louis Lefebvre
C’est en étudiant le Sporophile de la Barbade que l’équipe de chercheurs de McGill a établi des différences entre les oiseaux des milieux urbains et les oiseaux des milieux ruraux. Photo : Louis Lefebvre

Les chercheurs de McGill ont également observé que les oiseaux des milieux urbains ont un meilleur système humanitaire

Les oiseaux sont plus futés en milieu urbain qu’en milieu rural. Pourquoi donc? Parce qu’ils ont dû s’adapter à l’environnement urbain et, pour ce faire, mieux exploiter de nouvelles ressources, explique une équipe de chercheurs de l’Université McGill.

Cette étude est la toute première à mettre en lumière de nettes différences cognitives entre les oiseaux des zones urbaines et rurales. Les chercheurs ont observé des différences fondamentales dans la résolution de problèmes (par exemple, ouvrir un tiroir pour y prendre de la nourriture) et le tempérament (les oiseaux sont plus téméraires en ville qu’à la campagne).

Pour comparer les deux groupes d’oiseaux, l’équipe a analysé non seulement l’apprentissage par association, mais également la créativité dans la résolution de problèmes. On estime en effet que pour les animaux sauvages, la créativité est plus utile concrètement que l’apprentissage par association.

Chez l’espèce étudiée, le Sporophile de la Barbade, « nous avons constaté avec étonnement que les oiseaux urbains étaient non seulement plus créatifs que leurs homologues ruraux pour régler des problèmes, mais possédaient aussi un meilleur système immunitaire », explique Jean Nicolas Audet, doctorant au Département de biologie et auteur principal de l’étude, publiée dans la revue Behavioral Ecology.

« Comme les spécimens urbains étaient plus habiles dans la résolution de problèmes, nous nous attendions à ce que, pour compenser, ils aient un moins bon système immunitaire, tout simplement parce que, comme on dit, on ne peut pas tout avoir, ajoute le chercheur. Or, il semble que dans ce cas-ci, les oiseaux urbains gagnent sur tous les plans. »

L’étude a été menée à l’Institut Bellairs de McGill, situé à la Barbade, sur des Sporophiles de la Barbade capturés dans diverses parties de cette île des Antilles. « La présence humaine est très variable à la Barbade. Certaines zones sont fortement développées, alors que d’autres sont pour ainsi dire à l’état sauvage. L’environnement se prête donc très bien à l’étude des effets de l’urbanisation », précise Jean-Nicolas Audet.

Pour lire d’autres articles du numéro de avril, cliquez ici.