Les droits et responsabilités des Montréalais en tagalog (!), langue nationale des Philippines

Après avoir assuré la traduction de la Charte montréalaise des droits et responsabilités dans une demi-douzaine de langues, l’Université McGill a remis, le 12 juin dernier, une version du document en tagalog à la Ville de Montréal.
James Archibald (au centre), professeur à l’École d’éducation permanente de l’Université McGill, a présenté le 12 juin dernier la version tagalog de la Charte montréalaise des droits et responsabilités, au maire Denis Coderre (à droite) et Lionel Perez, conseiller de la Ville (à gauche). /photo fournie par la Ville de Montréal

Après avoir assuré la traduction de la Charte montréalaise des droits et responsabilités dans une demi-douzaine de langues, l’Université McGill a remis, le 12 juin dernier, une version du document en tagalog à la Ville de Montréal.

La Charte montréalaise des droits et responsabilités est aujourd’hui offerte en 11 langues.

James Archibald, professeur à l’École d’éducation permanente de l’Université McGill, a réalisé ou supervisé sept de ces traductions (anglais, espagnol, arabe, cantonais, mandarin, hébreu, italien), un travail dont il est particulièrement fier.

« L’existence de la Charte en différentes langues, c’est une façon pour la Ville de se rapprocher de ses communautés, explique le professeur. Je crois que c’est vraiment un plaidoyer pour la diversité urbaine et que c’est un très grand privilège pour l’Université d’avoir pu y contribuer. À McGill, ça fait partie de notre mission de nous engager dans la communauté et de ne pas rester dans notre tour d’ivoire, retranchés derrière le Portail Roddick. »

Henrison Hsieh, doctorant en linguistique à l’Université McGill

Pour la version la plus récente en tagalog, reconnu officiellement comme la langue nationale des Philippines et des Philippins, le Pr Archibald a retenu les services d’Henrison Hsieh, doctorant en linguistique à l’Université McGill.

Même s’il parle couramment le tagalog, ce polyglotte originaire de Manille dit avoir rencontré de nombreuses embûches au fil de la traduction.

« Comme la langue administrative des Philippines est l’anglais, c’est un défi de traduire un document comme la Charte en tagalog puisque c’est une langue qui a emprunté beaucoup de mots à l’anglais et à l’espagnol, explique-t-il. J’ai quand même réussi à relever ce défi, une expérience qui m’a permis de renouer avec le tagalog. »

Le tagalog est une langue fascinante, explique le Pr Archibald, puisqu’elle illustre parfaitement la manière dont « les langues évoluent lorsqu’elles subissent une influence étrangère ».

Un code de vie pour les Montréalais

Adoptée par la Ville en 2006, la Charte montréalaise des droits et responsabilités constitue un « code de vie » pour les Montréalais, les employés et les représentants de la Ville. Citée par l’UNESCO comme un exemple à suivre en matière de « Droit à la ville », la Charte permet notamment aux citoyennes et aux citoyens d’obtenir une consultation publique sur tout ce qui relève de la Ville ou des arrondissements.

« Il est important que tous les membres des communautés culturelles sachent qu’il y a des recours possibles s’ils estiment qu’ils ne peuvent pas participer à la vie montréalaise de manière active et profiter de l’espace urbain et de son organisation, croit le Pr Archibald. D’où l’importance de publier la Charte dans un certain nombre de langues parlées par les différentes communautés culturelles de Montréal. »