C’est la première fois que le gouvernement provincial rencontre les étudiants et les professeurs d’une université dans le cadre d’une consultation prébudgétaire, a souligné le ministre des Finances du Québec, lors d’une rencontre qui a eu lieu à McGill le 15 février.
En réponse à la première question de l’auditoire, Carlos Leitão n’a pas hésité à nommer l’éducation comme étant un secteur prioritaire dans lequel le gouvernement du Québec souhaitait réinvestir; l’éducation « au sens large du terme », a-t-il précisé, mettant l’accent sur la nécessité de former une main-d’œuvre qualifiée et de faire preuve d’innovation afin de préparer le Québec aux défis du XXIe siècle.
« Plusieurs entreprises annoncent des investissements importants, accompagnés de la création de centaines d’emplois, mais si nous n’avons pas assez de personnes qualifiées pour occuper ces emplois, c’est un problème », a-t-il souligné.
Sur cette question, la professeure de sciences politiques Antonia Maioni a demandé s’il n’y aurait pas lieu d’investir dans l’acquisition de compétences transversales, puisqu’il est difficile de prévoir dans quel contexte nous évoluerons dans dix ou vingt ans. « Ces compétences sont durables et permettent aux gens de se transformer avec l’économie », a-t-elle dit.
Le ministre a également mentionné le défi démographique que représente le vieillissement de la population, plus rapide au Québec qu’ailleurs, a-t-il précisé.
« Si la taille de la population active diminue, nous devons compenser en augmentant notre productivité et notre capacité d’innovation. »
La capacité d’innover et d’être « plus agile » nous aidera à nous adapter à une économie en pleine transformation, a ajouté le ministre, soulignant que l’État avait un rôle à jouer dans cette transition. Et comment se préparer pour la quatrième révolution industrielle, qui mise sur la technologie? En valorisant davantage et en finançant mieux la recherche fondamentale, a mentionné le ministre. « L’État doit se poser des questions sur les moyens de financer la recherche fondamentale, là où il y a parfois des lacunes du côté du secteur privé. C’est un moyen de maîtriser le changement technologique, puisqu’on ne peut pas l’arrêter. »
Parmi les nouvelles avenues de croissance, le ministre des Finances a aussi mentionné la transition écologique vers une économie plus « décarbonisée ».
Le professeur d’économie Christopher Ragan, président de la Commission de l’écofiscalité du Canada, a justement demandé au ministre si le Québec comptait modifier ses modes de perception des revenus en imposant plus de taxes liées à la pollution et en réduisant les impôts des particuliers et des entreprises.
Si la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise (Commission Godbout) s’est penchée et a statué sur ces questions, a rappelé le ministre Leitão, « nous n’en sommes pas arrivés à un consensus ». Le ministre a toutefois mentionné le progrès que représente la création du marché du carbone auquel participent le Québec et la Californie.
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