Le goût du succès

La fondatrice de la chaîne Juliette & Chocolat, Juliette Brun, est un bel exemple d’étudiants internationaux qui sont demeurés chez nous et contribuent à l’essor de l’économie montréalaise et québécoise. Née au Brésil de parents français, Juliette Brun a parcouru le monde pendant son enfance et son adolescence. Elle s’est installée à Montréal en 1998 pour venir étudier à McGill. Retour sur un succès.
Née au Brésil de parents français, la fondatrice de la chaîne Juliette & Chocolat s’est installée à Montréal en 1998 pour venir étudier à McGill.
Née au Brésil de parents français, la fondatrice de la chaîne Juliette & Chocolat s’est installée à Montréal en 1998 pour venir étudier à McGill.

«  Pour moi, l’aventure montréalaise a vraiment débuté à McGill », dit la fondatrice de Juliette & Chocolat

« Le chocolat, je suis tombée dedans quand j’étais petite », confie Juliette Brun, fondatrice de la chaîne Juliette & Chocolat. Elle dit cela avec un sérieux qui détonne chez une femme qui arbore presque en permanence un large sourire et cède volontiers aux éclats de rire.

Assise à une banquette dans son restaurant situé à l’angle du boulevard Saint‑Laurent et de la rue Prince‑Arthur, la diplômée de McGill raconte qu’elle a toujours aimé manger, surtout des friandises. C’est de famille, dit-elle.

« Ma mère est complètement accro au chocolat, c’est fou. C’était le cas de mes grands-parents aussi. Tous, mais absolument tous, nos repas se terminaient par du chocolat. Et jamais on ne buvait de café sans chocolat. »

Juliette Brun s’inscrit dans une longue lignée d’étudiants de l’étranger venus étudier ici et devenus depuis des ambassadeurs de Montréal, tels qu’Aldo Bensadoun, Carlos Leitão et Will Butler (d’Arcade Fire).

Née au Brésil de parents français, Juliette Brun a parcouru le monde pendant son enfance et son adolescence grâce à son père, qui faisait carrière en finances. Où qu’elle se trouvât, la petite famille s’assurait d’avoir accès à du chocolat de première qualité. Et elle ne se contentait que du meilleur.

Cette enfance dans un milieu de fins gourmets a allumé chez la petite Juliette une flamme qui, des années plus tard, allait orienter son choix de carrière. Mais à quel aliment allait-elle se consacrer?

En 2002, fraîchement diplômée de McGill, Juliette savait qu’elle devait cibler un créneau. Elle a donc étudié l’offre alimentaire sur le marché.

Les cafés, qu’ils soient de chaîne ou indépendants, pullulaient à Montréal; il fallait donc trouver autre chose. En effet, pourquoi se lancer dans un marché où règne déjà une concurrence féroce? Des smoothies, peut-être? Non, il fait trop froid et l’hiver est trop long à Montréal. « Donc, me suis-je dit, ce qu’il nous faut, c’est du chocolat chaud. Quelque chose de réconfortant. Et à partir de ce moment, ajoute-t-elle dans un éclat de rire, mon imagination s’est emballée. Il faut dire que j’en ai beaucoup! Je visualisais un magasin rempli de trucs au chocolat et je me disais : “Wow, ce serait tellement génial. On va s’inspirer de ce que [tous les cafés] font avec le café, mais nous, nous le ferons avec du chocolat”.

Juliette Brun a donc quitté Montréal pendant un an. Après avoir fait un stage en crêperie et en chocolaterie en France, elle a travaillé dans un restaurant parisien pour en apprendre le plus possible sur la restauration, du nettoyage des toilettes à la préparation des menus. À son retour, en février 2003, elle était prête à « conquérir le monde ».

Et c’est ainsi qu’est né le tout premier Juliette & Chocolat dans un local de 1 500 pieds carrés sur la rue Saint‑Denis, dans le Quartier latin de Montréal. Treize années plus tard, la chocolatière planifie l’ouverture de son huitième établissement. Une cuisine de taille industrielle située sur la Rive‑Sud de Montréal approvisionne les magasins, et la chaîne compte environ 300 employés. Un livre de recettes est en chantier et la boutique en ligne a le vent dans les voiles.

«  Pour moi, l’aventure montréalaise a vraiment débuté à McGill », se remémore Juliette Brun. « Ce fut une expérience super enrichissante. Je devais pour la première fois me débrouiller sans mes parents; c’était le début de l’âge adulte. » Selon elle, Montréal était, grâce à son métissage culturel ‒ au confluent des influences européennes et nord-américaines — l’incubateur parfait pour l’entreprise qu’elle dirige.

Ce texte est une version abrégée d’un article publié dans le McGill News.

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