La détresse psychologique au travail est malheureusement en croissance. Que font les organisations pour relever le défi de diminuer le stress tout en essayant de mobiliser les employés? Les experts de la santé mentale, les professionnels en ressources humaines et les leaders en affaires ont réuni leurs voix lors d’une conférence récente sur le défi grandissant de réagir à la santé et au bien-être psychologique au travail.
La reconnaissance, un outil
Selon les experts, l’employeur et l’employé ont tous deux un rôle important à jouer pour gérer le stress au travail. Une façon pour l’employeur de diminuer le stress passe par la reconnaissance : la reconnaissance des habiletés et des réalisations de l’employé, ou encore l’inclusion de l’employé au processus décisionnel. La reconnaissance contribue à renforcer l’estime de soi, accroît l’engagement et fait en sorte que l’employé est plus résilient face au stress.
Quel est le rôle de l’employeur au plan de la reconnaissance? Selon François Labrecque, Conseiller, développement organisationnel et gestion des talents à McGill, il importe de créer un environnement de travail dans lequel les gens ressentent que le superviseur est attentif à leurs besoins. « Pour que la reconnaissance ait un impact réel, celle-ci doit être crédible, authentique et gratuite, sinon le geste peut être perçu comme étant manipulateur. Il devient important de reconnaître les réalisations quotidiennes et aussi savoir dire merci à l’occasion, » explique François.
Gérer le stress est particulièrement important lorsque les organisations vivent un grand changement. C’est à ce moment que les gestionnaires doivent être sensibilisés au stress que ressentent leurs employés; ils doivent éviter d’exposer les employés à certaines situations où ils ressentiront un niveau de stress plus élevé, comme par exemple :
- Demander à un employé d’effectuer un travail qu’il n’a jamais fait auparavant, sans fournir de directives, sans accompagnement ou sans la formation requise
- S’attaquer à une situation imprévisible sans en comprendre le contexte
- Mettre en doute les compétences d’un employé sans en avoir discuté au préalable
- N’avoir aucun sentiment de contrôle dans une situation donnée
La communication peut faire une différence
Les employés doivent être conscients de leur niveau de stress et le prendre en main avant que la situation devienne malsaine. Dans certains cas, la solution peut s’avérer aussi simple que de convoquer une rencontre avec son superviseur afin de poser des questions ou de soulever des préoccupations. Cela peut vouloir dire trouver des soupapes pour libérer son stress, comme par exemple l’activité physique ou la participation à des événements sociaux. Ou encore, l’employé peut se prévaloir du Programme d’aide aux employés pour l’aider à identifier la source du stress et renforcer les moyens pour le gérer.
Le stress non-géré peut engendrer à plus long terme des problèmes de santé mentale, tels que la dépression, douloureux pour l’employé et un défi pour l’employeur.
Il y a de l’aide
En plus d’entreprendre les étapes nécessaires pour réduire le niveau de stress des employés, les gestionnaires doivent reconnaître les signes de stress et s’attarder au problème lorsque celui-ci persiste. Les gestionnaires peuvent demander conseil à un expert qui les guidera dans ce processus. L’équipe de Développement organisationnel, le Programme d’aide aux employés et le réseau des conseillers en ressources humaines sont là pour aider. Le Programme d’aide aux employés est un service indépendant et confidentiel offert aux employés et à leurs familles. Plus de renseignements sont disponibles sur le site web à l’adresse suivante : http://www.mcgill.ca/hr/fr/bp/benefits/eap
Les experts sont d’accord qu’au-delà de la gestion des coûts liés aux enjeux de productivité, le facteur humain peut s’avérer beaucoup plus efficace. Donner une voix aux employés, s’assurer qu’ils réalisent qu’ils ont une contribution dans un environnement demandant est très puissant. « Il faut de l’empathie, du respect, de l’accessibilité, de la transparence et la confiance mutuelle – des considérations clés qui peuvent contribuer grandement à créer un contexte de santé et de bien-être psychologique très fort, malgré les défis, » de conclure François.