Réuni le 3 mai dernier pour une séance d’information au Pavillon Brown, un groupe d’étudiants internationaux se préparait en vue d’un départ imminent pour un séjour cent pour cent francophone au Royaume du Saguenay.
En tout 140 étudiants internationaux, inscrits en génie et en arts, ont soumis leur candidature au programme Explore cette année. De ce nombre, trente-six ont été retenus pour un stage à l’École de langue française et de culture québécoise (ELFCQ) de l’Université du Québec à Chicoutimi. « C’est presque trois fois plus que l’an dernier » précise Pauline L’Écuyer. La Directrice des services aux étudiants internationaux de McGill tient à souligner que les étudiants n’ont rien à débourser, grâce aux fonds d’expériences éducatives enrichies (EEE) créés pour soutenir l’engagement de McGill.
Selon Emily Love, également des services aux étudiants internationaux, les demandeurs provenaient d’une quinzaine de pays. « Nous avons invité la moitié d’entre eux à des entrevues. Nous avons choisi les plus motivés. »
La Stambouliote Evrim Özer fait partie des élus. « Je veux parler québécois » s’exclame la jeune femme de 22 ans qui, à l’instar de ses collègues, séjournera dans une famille. Ayant passé la plus grande partie de sa vie dans la capitale de la Turquie, l’étudiante en science politique s’avoue paralysée chaque fois qu’il lui faut prononcer un mot en français. Passionnée de relations internationales, Evrim, qui espère un jour travailler à Montréal, vise une parfaite maîtrise du français d’ici deux ans.
«En arrivant à Montréal, je me suis senti très isolé »
Originaire d’une « petite ville » de six millions d’habitants, le Chinois Leon Zhu est âgé de 19 ans. Quand il a reçu le courriel lui suggérant de se porter candidat pour un séjour linguistique à Chicoutimi, l’étudiant en mathématiques n’a pas hésité. « En arrivant à Montréal, je me suis senti très isolé. Je ne comprenais pas un mot de ce que les Francophones racontaient. Je veux remédier à ça. »
Pour Gathoni Kangethe, il est très rassurant de savoir qu’à Chicoutimi, « il n’y aura aucune échappatoire : Je serai forcée de m’exprimer en français ». Inscrite au programme d’études en Développement international, la Kenyane admet ne s’être jamais aventurée au-delà de la rue Peel depuis son arrivée à Montréal. Son but en s’inscrivant pour Chicoutimi ? « Parvenir à sortir enfin de la « bulle McGill» et améliorer mes compétences en français. »
Parmi les membres du groupe, Jonnie Cummings est sans doute celui qui maîtrise le mieux la langue parlée à Chicoutimi. « Dès l’âge de 4 ans, dit le New Yorkais, mes parents m’ont envoyé à l’école française. » Mais l’étudiant en histoire n’est jamais parvenu à se sentir à l’aise dans la langue de Molière. Comme il souhaite s’installer pour de bon à Montréal, il a pensé qu’une immersion linguistique constituait une occasion en or pour lui.
Un projet qui pourrait changer une vie
Et Chicoutimi l’effraie ? « Un petit peu » reconnaît le jeune homme qui est aussi violoniste. Pour Evram Özer, au contraire, l’idée de se perdre dans les grands espaces québécois possède quelque chose d’enivrant. « Ayant grandi à Istamboul, je me fais une fête de séjourner dans un milieu où je vais enfin pouvoir m’entendre penser! »
Lors du projet pilote, l’an dernier, seuls les étudiants en génie avaient été approchés. « Une demi-journée par semaine, nous les invitions à visiter les entreprises de la région, précise Pauline L’Écuyer, et cette année nous reprenons la formule. »
Pour Pauline L’Écuyer, ce genre de projet peut changer une vie. « Au retour, beaucoup d’étudiants éprouvent un sentiment d’appartenance envers la société québécoise. L’été dernier, certains avouaient même craindre s’ennuyer de leur « chicoutimipère » et de leur « chicoutimimère ». Si les candidats 2019 font preuve du même attachement à leurs familles d’accueil, nous aurons gagné notre pari. »
Ce projet d’immersion vous intéresse et vous souhaiteriez en faire partie en 2020 ?
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