GES : McGill a réduit ses émissions de près du tiers depuis 2002

En tant que grande université de recherche et l’un des plus importants propriétaires fonciers sur l’île de Montréal, McGill consomme évidemment beaucoup d’énergie. Et la vétusté de plusieurs de ses immeubles – une trentaine d’entre eux ont été construits avant 1900 – présente des défis importants en matière d’efficacité énergétique. L’Université a néanmoins réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de près du tiers depuis une dizaine d’années.
Jérôme Conraud, gestionnaire de l’énergie à McGill, dans la salle mécanique de l’un des bâtiments de l’Université. Photo : Hossein Taheri
Jérôme Conraud, gestionnaire de l’énergie à McGill, dans la salle mécanique de l’un des bâtiments de l’Université. Photo : Hossein Taheri

Le niveau des émissions de l’Université est largement inférieur à celui des universités de Toronto, de Colombie-Britannique et de Calgary

Par Julie Fortier

Au cours des prochaines semaines, McGill entreprendra un important projet de modernisation de son système de distribution d’énergie au campus Macdonald, à Sainte-Anne-de-Bellevue.

« Le système de distribution d’énergie a le même âge que le campus : une centaine d’années!», lance Jérôme Conraud, gestionnaire de l’énergie à McGill.

Les installations du campus sont chauffées à la vapeur mais la centrale thermique est loin de la plupart des autres édifices, ce qui entraîne des pertes d’énergie atteignant 50 pour cent à certains moments de l’année. Le projet de modernisation prévoit la relocalisation de la centrale thermique et le remplacement de la majeure partie du réseau de distribution de vapeur par un système à eau chaude. Cette option permettra l’intégration éventuelle d’énergies renouvelables, comme la géothermie – le recours à l’énergie du sol – et l’énergie solaire. On continuera à utiliser la vapeur pour humidifier les bâtiments et stériliser les équipements de recherche.

À terme, le projet de huit millions de dollars mènera à des économies annuelles de 450 000 $, ainsi qu’à la réduction de l’« intensité énergétique » (la consommation par mètre carré) du campus Macdonald de 28 pour cent et de celle de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 41 pour cent, comparativement à 2002-2003.

Ce projet de modernisation n’est que le plus récent lancé par McGill pour réduire sa consommation d’énergie. Avec 62 000 tonnes en 2013, le niveau des émissions de gaz à effet de serre de McGill demeure bien inférieur à ceux de certaines de ses homologues, comme l’Université de Colombie-Britannique (109 000 tonnes), l’Université de Toronto (plus de 164 000 tonnes) ou l’Université de Calgary (plus de 328 000 tonnes). Mais la vétusté de plusieurs de ses immeubles présente des défis importants en matière d’efficacité énergétique.

« Avec 6,7 millions de pieds carrés, McGill est l’un des plus importants propriétaires fonciers sur l’île de Montréal. Et une trentaine de nos bâtiments ont été construits avant 1900 », souligne Denis Mondou, directeur de la Gestion des services d’utilité et de l’énergie.

Pour l’ensemble de ses installations, McGill a réduit ses émissions de GES de 29 pour cent, son intensité énergétique de 20 pour cent depuis 2002-2003 et réalisé des économies annuelles de 10 pour cent sur ses dépenses en énergie. Parmi les mesures mises en place : la modernisation de ses systèmes d’éclairage, l’installation de détecteurs de mouvement, la récupération de la chaleur de hottes de laboratoires ou de serveurs informatiques et l’optimisation du fonctionnement des systèmes mécaniques des bâtiments (retrocommissioning). Et les employés peuvent participer à la réduction de la consommation : l’Université a installé quelque 400 compteurs qui permettent de suivre en ligne la quantité d’énergie utilisée dans leur édifice.

Par ailleurs, l’Université a récemment adopté des normes de construction vertes selon lesquelles tout projet de construction et de rénovation doit désormais respecter des critères LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), le programme de certification qui reconnaît l’adoption de pratiques vertes en matière de construction et d’entretien.

« Les bénéfices à long terme engendrés par le respect de ces critères en dépassent amplement les coûts, souligne Jérôme Conraud. Non seulement nous réduisons nos frais d’exploitation et d’entretien mais l’amélioration de la qualité de l’air, du confort des locaux et la bonification de l’éclairage naturel ont tous un impact favorable sur la productivité des occupants des bâtiments. »

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