Invoquons les trottoirs glissants, l’incompétence des cols bleus, la témérité légendaire des Montréalais ou le vieillissement de la population. Selon l’Institut canadien d’information sur la santé, le nombre d’hospitalisation pour un remplacement de la hanche a augmenté de près de 20% au pays de 2009 à 2014.
Bonne nouvelle pour les affligés. À l’Université McGill, des chercheurs ont conçu une prothèse de la hanche révolutionnaire qui, à la longue, risque d’entraîner moins de complications que leurs concurrentes sur le marché.
Professeur de génie mécanique à McGill, Damiano Pasini est celui qui signe ce nouvel implant poreux. « Nous avons reproduit partout à l’intérieur de la tige, les gradations d’intensité que l’on observe dans un vrai fémur » explique-t-il. Une demande de brevet a été déposée.
Parce qu’ils sont plus rigides que l’os, la majorité des implants ne parvient pas à stimuler suffisamment de cellules pour garder le fémur en santé. Le secret de la prothèse de Damiano Pasini c’est qu’elle permet de leurrer le tissu osseux du fémur environnant qui continue de rester vivant et ainsi évite de se résorber.
Fait intéressant, même si elles possèdent une densité moins forte que les implants actuels, les prothèses en titanium made in McGill sont tout aussi robustes. « Les formes ajourées que nous utilisons sont idéales pour supporter un poids important. »
Chirurgien orthopédiste au laboratoire de recherche en orthopédie Jo Miller de l’Université McGill, Dr Michael Tanzer collabore depuis plusieurs années avec Damiano Pasini. « Parce qu’ils pratiquent davantage de sports où ils risquent de se blesser, les jeunes sont plus nombreux qu’auparavant à nécessiter une prothèse de la hanche. »
Dr Tanzer mentionne les cas de plus en plus fréquents où la première prothèse doit être remplacée. Comme l’opération consiste à insérer une tige dans le fémur il est préférable que le tissu osseux soit en bonne santé. « Malheureusement, dit le chirurgien, j’ai eu de nombreux patients qui n’avaient plus assez de tissu osseux vivant pour que l’implantation se déroule bien. À mon avis, ce problème sera moins fréquent avec le nouvel implant. » Si tout va bien, le Dr Tanzer pourra implanter la prothèse de son collègue chez ses patients d’ici trois à cinq ans.