Davantage d’étudiants internationaux pour assurer le développement de Montréal et du Québec

Montréal se classe parmi les villes les plus accueillantes pour les étudiants et doit miser sur ce statut pour favoriser son développement et celui du Québec, estime la rectrice de l’Université McGill, Suzanne Fortier. Dans un discours à la tribune du Cercle canadien, le 2 mai dernier, elle a expliqué que le milieu de l’enseignement supérieur était l’un des secteurs qui pouvait le mieux contribuer à pallier le déclin démographique du Québec.
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Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière de l’Université McGill. / Photo : Christinne Muschi

Montréal se classe année après année parmi les villes les plus accueillantes pour les étudiants. Or, plutôt que de miser sur ce statut pour attirer toujours plus d’étudiants internationaux, le Québec a perdu du terrain au cours des dernières années, comparativement aux autres provinces canadiennes (voir graphique ci-dessous).

« Les autres provinces ont redoublé d’efforts au cours des dernières années, mais pas le Québec. En termes de progression du recrutement d’étudiants internationaux de 2000 à 2014, nous sommes au dernier rang au Canada », a indiqué Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière de l’Université McGill, lors d’un discours à la tribune du Cercle canadien de Montréal, le 2 mai dernier.

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Par l’accueil d’étudiants internationaux, et donc par l’exportation d’un service de grande qualité – celui des connaissances et du savoir – les établissements universitaires représentent un pôle d’exportation majeur pour Montréal, a-t-elle fait remarquer, au même titre que l’aéronautique, l’énergie, les services financiers ou le tourisme. Et en raison du déclin démographique et du faible taux de natalité que connaît le Québec, il faut miser sur l’éducation supérieure pour assurer notre développement social et économique, selon elle.

« L’une des façons stratégiques d’attirer des immigrants hautement qualifiés chez nous, c’est à travers nos universités. On l’a vu aux États-Unis, ils ont beaucoup misé sur cette carte pour bâtir l’avenir de leur pays. »

La professeure Fortier a présenté des exemples de pays qui « ont compris il y a longtemps » le choix judicieux que représentait l’accueil d’étudiants internationaux, comme l’Australie, par exemple. L’enseignement supérieur s’y classe au 4e rang parmi les secteurs d’exportation du pays, et au 1er rang dans le secteur des services. « C’est un grand pôle de leur économie. »

Par ailleurs, elle a rappelé l’apport des étudiants internationaux à l’économie du Québec.

« Une étude de SECOR réalisée en 2010 a évalué le total des dépenses des étudiants internationaux de McGill à 350 millions de dollars par année. Et plus récemment, une étude de la Conférence régionale des élus a évalué l’impact économique de l’ensemble des étudiants internationaux qu’accueille le Québec à un milliard de dollars par année. »

La rectrice a aussi souligné la contribution inestimable qu’apporte la présence d’étudiants des quatre coins du monde à la qualité du milieu d’apprentissage et de recherche des universités. Elle a donné comme exemple la Suisse, qui n’est pourtant pas un pays anglophone et se classe au 4e rang des pays de l’OCDE quant au pourcentage de l’effectif étudiant provenant de l’étranger. Ses universités figurent parmi les meilleures du monde.

« On vit à l’ère de la mondialisation et en accueillant des étudiants de partout dans le monde qui apportent une nouvelle façon de voir les choses, nous préparons nos étudiants d’ici à bien naviguer dans le monde d’aujourd’hui. »

Montréal et le Québec se démarquent déjà dans le monde par la qualité de leurs universités et leur qualité de vie. Faisons en sorte de nous retrouver maintenant dans les « ligues majeures » pour ce qui est de l’accueil d’étudiants internationaux, a plaidé la professeure Fortier.

Pour visionner l’allocution de la professeure Fortier.

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