Les 20 et 24 mars prochain, profitez d’évaluations de l’audition gratuites offertes par des étudiants de McGill
Par Neale McDevitt
Le vendredi 20 mars et le mardi 24 mars prochain, de 10 h 30 à 18 h, des séances gratuites de dépistage auditif seront offertes au public (adultes et enfants de plus de trois ans), au 2001, avenue McGill College. Les tests seront réalisés par des étudiants en orthophonie de l’École des sciences de la communication humaine. Une audiologiste sera sur place pour répondre aux questions.
Les participants seront invités à porter un casque d’écoute, puis à écouter des sons de diverses fréquences, car il est possible de présenter une perte auditive pour les sons de certaines hauteurs tonales (habituellement de haute fréquence) et pas les autres. Ceux dont les résultats se situeront en dehors de la plage des valeurs normales seront dirigés vers des spécialistes pour une évaluation auditive complète.
Selon l’audiologiste Liliane Brunetti, qui enseigne à McGill, ce type de dépistage devrait être effectué à plusieurs moments décisifs de la vie d’une personne. Ainsi, les enfants devraient être soumis à un test de dépistage auditif avant d’entrer à la maternelle. « Bien souvent, on découvre que les enfants qui éprouvent des difficultés en première, deuxième ou troisième année présentent des problèmes auditifs, précise-t-elle. Il est malheureux de voir des enfants obtenir de mauvais résultats à l’école en raison d’un problème qui aurait pu être réglé plus tôt.»
Les gens devraient également passer un test de dépistage au début de la vingtaine afin d’obtenir des données qui pourront servir de référence pour les tests qui seront effectués plus tard. Le test de dépistage gratuit offert par McGill pourrait permettre d’obtenir ces données de référence.
« Généralement, la plupart des gens qui présentent des problèmes auditifs sont âgés, mais notre clientèle compte de plus en plus de jeunes patients, affirme Liliane Brunetti. Nous voyons maintenant des gens dans la vingtaine qui présentent des problèmes auditifs semblables à ceux d’ouvriers ayant travaillé pendant 30 ans dans des usines ou des ateliers de mécanique très bruyants. »
Les principaux coupables de cette chute drastique de l’âge des personnes malentendantes? Les casques d’écoute et les écouteurs-boutons. Ces dispositifs ne sont pas dangereux en soi. Le problème est l’utilisation dont les gens en font : ils mettent le volume trop fort.
« En général, le port d’un casque d’écoute ou d’écouteurs-boutons est pire que l’écoute de la musique dans un espace ouvert. Comme ces dispositifs ferment le canal auditif, le niveau de pression acoustique demeure emprisonné dans un très petit espace plutôt que d’être dispersé dans l’ensemble de la pièce, explique Mme Brunetti. Les cellules auditives de la cochlée sont alors lésées. Comme notre organisme compte quelques millions de ces cellules, nous ne remarquons pas tout de suite l’apparition de problèmes auditifs. Toutefois, après un certain temps, il devient impossible de les ignorer. Une fois les cellules auditives endommagées, on ne peut plus revenir en arrière. »
Et, bien entendu, il s’agit d’un cercle vicieux. Lorsque l’acuité auditive d’une personne se détériore, elle augmente naturellement le volume de la musique qu’elle écoute.
Ironiquement, nous entendons très peu parler de problèmes auditifs, même s’ils constituent l’une des affections chroniques qui connaît aujourd’hui la croissance la plus rapide chez les Canadiens.
Selon Statistique Canada, plus d’un million de Canadiens font état d’une invalidité auditive, soit 50 pour cent plus que le nombre de personnes signalant des problèmes visuels. D’autres études indiquent que le nombre réel de cas pourrait atteindre trois millions ou plus de Canadiens d’âge adulte, car ceux qui souffrent de problèmes auditifs sous-estiment souvent leur état.
Une partie du problème tient au fait que de nombreuses personnes ignorent qu’elles ont un problème d’audition. « Comme la perte auditive survient très graduellement, certaines personnes ne se rendent pas compte qu’elles entendent moins bien, affirme Mme Brunetti. Elles se mettent alors à augmenter le volume de leur télévision ou de leur musique, ou à parler plus fort que d’habitude. Bien souvent, ce sont des gens de leur entourage qui sont les premiers à remarquer un changement. »
Entre-temps, il existe de nombreuses mesures que les gens peuvent adopter afin de protéger leur ouïe. Si vous devez porter un casque d’écoute, Liliane Brunetti recommande d’utiliser un modèle antibruit qui bloque les bruits extérieurs, réduisant ainsi le besoin de hausser le volume.
Les personnes exposées à un milieu bruyant devraient porter un dispositif de protection auditive, qu’il s’agisse de conduire une motoneige ou d’utiliser une scie à chaîne. « Le simple fait de tondre la pelouse contribue à détruire les cellules auditives de la cochlée, souligne Mme Brunetti. Pas un grand nombre chaque fois, mais après avoir tondu votre pelouse pendant 10 ans, vous remarquerez une perte d’audition qui ne serait pas survenue si vous aviez porté un dispositif de protection chaque fois. »
Bien sûr, il faut éviter d’écouter de la musique excessivement forte. S’il vous est impossible d’éviter de vous exposer aux décibels, protégez-vous. « Les bouchons d’oreille haute-fidélité pour musiciens sont maintenant très populaires, et je vois de plus en plus de jeunes se présenter à nos bureaux et en faire expressément la demande, affirme Mme Brunetti. Ceux qui fréquentent les bars ou qui sont membres d’un groupe musical devraient également porter des bouchons d’oreille pour musiciens, car au bout d’une dizaine d’années, ils subiront une perte auditive. »
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