Le RUIS McGill coordonne la prestation de services de santé et la formation de personnel sur un vaste territoire
Par Julie Fortier
Un peu plus de cinq ans après la mise en place des réseaux universitaires intégrés de santé (RUIS), le RUIS McGill affiche déjà de belles réussites.
Parmi celles-ci, on compte la coordination des services médicaux aux adultes du Nunavik, le développement de programmes de formation d’infirmières praticiennes de première ligne (en collaboration avec les universités du Québec en Abitibi-Témiscamingue et en Outaouais), une utilisation croissante des nouvelles technologies (télésanté) et la mise sur pied d’un poste en psychiatrie dans les territoires cris.
Comprenant notamment la Faculté de médecine, le Centre universitaire de santé McGill, l’Hôpital général juif, le Centre hospitalier de St. Mary et l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, la variété d’expertises que compte le RUIS permet de répondre aux besoins particuliers de chaque région tout en optimisant la continuité des soins.
« Un patient victime d’un accident vasculaire cérébral, par exemple, aura à la fois besoin de services de soins d’urgence et de réadaptation. Chaque acteur a un rôle à jouer et l’objectif des RUIS est d’établir une culture de collégialité et permettre l’optimisation des soins », explique le Dr Sam Benaroya, vice-principal adjoint (affaires médicales) et coordonnateur du RUIS McGill.
En créant les RUIS en 2003, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a confié aux quatre facultés de médecine du Québec – et à leurs hôpitaux affiliés – la responsabilité de la coordination des soins tertiaires (spécialisés) ainsi que de l’enseignement et de la recherche sur des territoires définis. Le RUIS McGill dessert 1,7 million de personnes sur un territoire représentant 63 pour cent de la superficie du Québec, soit le centre et l’ouest de l’île de Montréal, l’ouest de la Montérégie, l’Outaouais, l’Abitibi-Témiscamingue, le Nord-du-Québec, le Nunavik et les Terres-Cries-de-la-Baie-James.
L’établissement d’un réseau de communication efficace de concert avec l’ensemble des partenaires, dont une vingtaine de Centres de santé et de services sociaux (CSSS), a été le premier défi de la nouvelle structure.
« Lors de la création du RUIS McGill, nous connaissions certains des partenaires alors que d’autres étaient de nouveaux collaborateurs, souligne le Dr Benaroya. Il nous a fallu établir des liens de confiance et déterminer exactement les besoins de chaque région. »
En Outaouais, par exemple, où l’on constate une pénurie de personnel médical, le RUIS McGill a participé à la création du Campus santé Outaouais. Né d’un consortium, le Campus santé Outaouais vise à favoriser le développement de l’autosuffisance régionale en matière de main-d’œuvre qualifiée. À compter de juillet 2010, six à neuf étudiants de la Faculté de médecine pourront y effectuer une année complète d’externat. Par ailleurs, l’unité de médecine familiale (UMF) créée par McGill à Gatineau il y a 15 ans connaît un franc
succès : la plupart des résidents qui y effectuent leur formation décident de demeurer dans la région. McGill espère obtenir des réussites semblables avec les nouvelles UMF mises en place à Val-d’Or et Châteauguay en juillet 2009.