Déboulonner les mythes sur le bilinguisme

L’Association francophone pour le savoir (Acfas) organise ce 8 mai son 80e congrès et les chercheurs de McGill seront de l’événement, notamment en y dirigeant quatre colloques. Karsten Steinhauer, professeur à l’École des sciences de la communication humaine, et Phaedra Royle, de l’Université de Montréal, organisent conjointement le colloque «Recherches sur le bi-linguisme et le multilinguisme: un partage du savoir». Parmi les conférenciers, on retrouve le professeur Fred Genesee, du Département de psychologie de McGill.

Quatre colloques présentés dans le cadre du 80e congrès de l’Acfas sont dirigés par des chercheurs de McGill

Par Marie-Astrid Heyde

L’Association francophone pour le savoir (Acfas) organise ce 8 mai son 80e congrès et les chercheurs de McGill seront de l’événement, notamment en y dirigeant quatre colloques. Karsten Steinhauer, professeur à l’École des sciences de la communication humaine, et Phaedra Royle, de l’Université de Montréal, organisent conjointement le colloque «Recherches sur le bi-linguisme et le multilinguisme: un partage du savoir».

Parmi les conférenciers, on retrouve le professeur Fred Genesee, du Département de psychologie de McGill. Il partagera quelques constats autour de trois mythes à propos de l’acquisition de deux langues chez l’enfant. Le mythe du cerveau monolingue suppose que les enfants naissent avec un cerveau configuré pour apprendre une langue aisément et naturellement mais que l’apprentissage de langues supplémentaires est un fardeau et peut entraîner des retards, des déficits et de la confusion. Selon le mythe du temps, parce que les enfants sont moins exposés à chaque langue, ils seront moins compétents dans chacune que les enfants monolingues. Le dernier mythe s’intéresse aux enfants présentant des troubles du langage et suppose qu’ils ne sauraient ou ne devraient pas apprendre deux langues.

Genesee démystifie: «les preuves issues de la recherche n’étayent pas ces craintes, et avec un apport adéquat, les enfants peuvent acquérir deux langues aussi bien qu’une seule».

Pour Fred Genesee, participer à ce colloque, c’est l’occasion de partager ces découvertes, en particulier les résultats chez l’apprenant bilingue jeune.

« Dans la société mondialisée dans laquelle ces enfants vont vivre, être compétent dans plus d’une langue n’est pas seulement un atout mais une nécessité grandissante pour être compétitif et avoir du succès sur le marché international.»

Cette présentation se tiendra essentiellement en anglais et sera suivie par une séance de questions-réponses dans les deux langues. Le colloque se poursuivra avec l’allocution de Karsten Steinhauer autour de la question «Qu’est-ce qu’il se passe dans le cerveau quand nous apprenons une langue seconde après l’enfance ?».

Pour consulter le programme complet du congrès ou de ce colloque (#609) : www.acfas.ca/evenements/congres/programme. Les autres colloques organisés par des chercheurs de McGill porteront sur la chimie verte (#207), l’utilisation des technologies de l’information en santé (#644) et les mégaprojets au service des communautés (#676).