La CAF souhaite mettre de l’avant la « richesse » du bilinguisme
Par Pascal Zamprelli
Ce n’est pas tous les jours qu’en sortant de la bibliothèque Redpath, on se retrouve devant une cabane à sucre permettant de profiter de ce délice préféré des Canadiens français, la tire sur la neige. Pourtant, ce fut le cas le 2 février, à l’occasion de l’annuelle Francofête.
« Un des objectifs [du festival] est de faire découvrir la culture francophone aux anglophones. Des gens ont aperçu la tire en passant, puis ils ont dit Let’s have some taffy! », a raconté Alana Boileau, étudiante en anthropologie et histoire de l’art et l’une des deux commissaires francophones à McGill. « C’est un aspect de la culture qui est amusant à faire découvrir, et à redécouvrir quand on le connaît déjà. »
La Francofête représente la célébration de choix du fait français à McGill, et donc une occasion pour la Commission des affaires francophones (CAF), un comité de l’Association étudiante de l’Université McGill, de promouvoir la francophonie auprès de tous les mcgillois.
Ainsi, du 28 janvier au 6 février, la communauté universitaire a eu l’occasion de déguster du vin, visionner des films, participer à une soirée de jeux-questionnaires et à un tournoi Xbox. La liste des activités comprenait également des conférences de Pierre J. Dalphond, juge à la Cour d’appel du Québec, invité pour discuter du bilinguisme au sein de nos institutions juridiques, et de Benoît Melançon, professeur à l’Université de Montréal, venu lancer un débat sur les visions francophone et anglophone d’une icône québécoise, Maurice Richard.
« Assurément, l’une des priorités est de sensibiliser les étudiants francophones comme anglophones à la réalité francophone de McGill », a expliqué Hugues D. Bergeron, étudiant en droit et membre de la CAF. « On veut amener les anglophones à être en contact avec l’aspect francophone de l’université et de la ville de Montréal, » tout en encourageant les étudiants francophones, qui habitent souvent hors campus, à participer davantage à la vie étudiante universitaire et à se sentir assurés qu’ils sont représentés avec brio par la CAF.
Alana Boileau ajoute que la CAF s’est donné comme mandat, cette année, de faire la promotion du bilinguisme à McGill tant au niveau socioculturel qu’au niveau plus institutionnel, tel que dans la publication et la traduction des documents des associations étudiantes.
« L’idée n’est pas de se battre pour le français mais de se battre pour le bilinguisme », a-t-elle précisé. « Je pense que la nuance est importante. L’idée est vraiment de voir cette réalité montréalaise qu’est le bilinguisme comme une richesse culturelle. »
« Si on peut sensibiliser quelques étudiants à la richesse que représente la connaissance de deux langues ou simplement de vivre dans un environnement bilingue et biculturel, ce serait un accomplissement assez intéressant », a ajouté Hugues D. Bergeron.
Certes, convier la communauté mcgilloise autour d’une première tire sur la neige semble déjà un argument plutôt convaincant…